Archive For 30 septembre 2016

Au milieu d’une grande salle au départ d’un léger plan incliné, demeure ce pilier esseulé. Cette carrière très ancienne fut consolidée par d’abondantes arches. Ici, le pilier était censé supporter deux arches qui n’ont finalement jamais été érigées. Cela lui confère une forme surprenante, entre la voûte et l’encorbellement.

De gros wagons de chemin de fer industriel, abandonnés dans cette carrière en voie de disparition sous les effondrements. L’eau charrie des boues qui se déposent et ensevelissent progressivement le train de wagonnets, tandis que les parois s’écaillent et recouvrent le tout. Les volumes sont immenses, cette carrière a été intensément exploitée.

Devant l’entrée en cavage d’une petite carrière souterraine de calcaire, cette belle statue d’une femme nue allongée. Dessous, l’inscription « Le Rêve du Poilu » atteste la présence de soldats français durant la 1e guerre mondiale. Cette sculpture est la seule curiosité de cette carrière.

Les dépilages, dans le jargon des carriers, est le secteur d’une exploitation où l’on a creusé des galeries sous forme de quadrillage, laissant apparaître des piliers, dits « tournés », qui soutiennent le ciel de la carrière. Dans cette carrière de pierre à ciment, on a également la présence d’un pendage, permettant de suivre en permanence le filon calcaire. Ce pendage varie d’une exploitation à l’autre suivant l’inclinaison de la couche de roche exploitable. Ici, il est relativement faible comparé à d’autres exploitations de la région. L’anneau, qui apparaît à droite, semble être un ancien support d’une poulie de retour d’un scrapper, sorte de racloir géant suspendu à un câble permettant de faire descendre les blocs dans les tailles.

Au coeur d’une carrière de pierre à ciment très ancienne subsiste un vaste roulage. Il y existe une large et haute salle voûtée, où sont disposées des trémies de chargement de wagonnets. Ces trémies permettaient de déverser directement et d’un coup plusieurs centaines de kilogrammes de roche provenant des niveaux supérieurs, dans la montagne.

Il s’agit là d’une carrière, convertie en brasserie. Comme beaucoup de carrières parisiennes, celle-ci eut comme usage postérieur la cave d’une usine qui fabriquait alors, au XIXe siècle, la bière Dumesnil. Aujourd’hui, l’usine a fait place à un grand ensemble immobilier des années 1970; cependant, dans les sous-sols, les cuves vides qui servait à la fermentation à température constante subsistent, et nous dévoilent leur gloire passée.


Trémie débordant et concrétionnée.
Cette trémie coulante était autrefois destinée à déverser des chargements de calcaires à ciment dans des wagonnets. Les blocs de pierre était accumulés dans une sorte de silo creusé en niveau supérieur, et un ouvrier ouvrait la trémie lorsqu’il devait charger un wagon ou une berline. Hors, il arrive fréquemment lorsque l’on creuse une carrière, de recouper des cours d’eau souterrains. Ceux ci, trouvant une galerie leur facilitant grandement le passage, s’y engouffrent. Au fil du temps, les particules calcaires charriées par ces petits cours d’eaux se déposent sous forme de calcite, créant alors ce genre d’effet de trémie coulante, arrêtée depuis un siècle, et pourtant toujours fonctionnelle sur un autre plan!

Dans cette galerie est remarquable une hardie combinaison de consolidations différentes: une alternance d’arches et d’encorbellements, le tout dans une galerie en pente. Bien que ces deux styles de consolidation soient chacun assez répandus sous la ville de Paris, l’association entre les deux reste rarement observable et résultante d’une prouesse montrant la maîtrise des techniques de maçonnerie à cette époque. L’ouvrage, de 1869, est signé Trémery.

Cet atelier de carrier est assez surprenant. Nous sommes ici dans une carrière souterraine de calcaire exploitée en hagues et bourrages. Cette méthode consiste à remblayer progressivement les vides laissés par l’exploitation avec des déchets, blocs plus ou moins petits, sables et gravats, le tout maintenu par des murs en pierre sèche et des piliers « à bras » permettant alors l’équilibre des ciels. L’atelier est l’endroit où les blocs sont débités et taillés. Ici, les hagues sont étonnamment bien rangées, les piliers à bras bien réguliers. La particularité de cet atelier est la « banquette » résultant d’un sous-creusement postérieur à l’exploitation permettant de porter la galerie à hauteur d’homme. On remarque évidemment les deux piliers à bras bien réguliers.