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Le clou de la visite de cette carrière de gypse, ce sont ces arches. Probablement situées non loin de l’accès de la carrière, où le souterrain donnait dans la plâtrière, sous ces arches vrombissaient autrefois les roulements des wagonnets sur leurs voies de 60cm. Aujourd’hui, ce secteur se trouve fort enclavé, entre une entrée comblée et remplacée depuis par des habitations, et de l’autre côté une zone d’effondrements très instable. Bien qu’en seconde masse, les volumes et le travail des ouvriers sont très impressionnants. En effet, les galeries de seconde masse sont creusées dans la deuxième couche de gypse rencontrée en s’enfonçant sous terre, celle-ci est en fait de moindre puissance que la première, sus-jacente. Cette surprenante galerie fut utilisée par les champignonnistes, comme en témoignent les traces de meules et de sillons au sol. Le ciel, quant à lui, est hautement fracturé et laisse apparaître des ripplemarks, fossiles des fonds lagunaires où le gypse s’est formé.
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Les banquettes, visibles sur tout le mur gauche de cette galerie, sont constituées d’une masse calcaire. La présence de ces éléments s’expliquent par la succession de différentes méthodes d’exploitation. En premier lieu, cette carrière souterraine de calcaire grossier fut exploitée uniquement sur la hauteur des hagues de pierres sèches, que nous voyons sur la partie supérieure du mur. Seule une petite largeur, tout au fond, fut exploitée sur une hauteur plus conséquente. Seulement, cette hauteur réduite de galerie était fort malaisée pour les exploitants ou les éventuels inspecteurs des travaux des carriers. Ainsi, les galeries de circulation, comme celle-ci, ont été sous-creusées dans la masse calcaire située en pied. Enfin, pour consolider la carrière, les anciennes galeries où l’exploitation fut arrêtée ont été remblayées, ces remblais sont maintenus par les hagues régulières disposées sur les banquettes. Pour apporter plus de stabilité à l’ensemble, des piliers à bras ont été ajoutés. Ces piliers sont montés blocs par blocs par les mains des ouvriers.
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Abondamment conforté, cet escalier relie deux niveaux de carrières. À l’époque médiévale et jusqu’en des temps relativement récents, les carrières de calcaires, exploitées par puits, étaient composées de galeries basses. Les techniques de consolidation étaient en effet peu sophistiquées et il était nécessaire de conforter aux bras et donc à hauteur d’homme. L’exploitation était généralement menée par hagues et bourrages. Lorsque le banc calcaire le permettait, de part son épaisseur, deux niveaux voir plus de galeries étaient exploités. Il fallait donc un moyen de communication pour permettre aux ouvrier de communiquer entre ces niveaux. Bien sûr, ces moyens étaient bien plus spartiates que ce type d’escalier, il s’agissait de simples trous d’hommes ou de puits dans lesquels une échelle en bois était placée. Cet escalier fut bâti plus récemment, à l’époque de l’inspection générale des carrières. L’organisation était chargée alors de rechercher, cartographier, et consolider les nombreux vides d’exploitations sous Paris. Les inspecteurs demandaient aux tailleurs d’indiquer chaque ouvrage méticuleusement numéroté avec les initiales de l’inspecteur en fonction. Ainsi, 48.L.1855 signifie 48e pilier édifié par l’inspecteur Lorieux en 1855. D’autres indications peuvent figurer, comme dans l’escalier au fond, la mention « fontis » fait état de la présence d’une cloche d’effondrement à cet endroit. Souvent accompagnée de la précision « R↓ » ou « R↑ », l’indication signifie que le fontis fut remblayé de la surface (1er cas), ou depuis la galerie (2nd cas).
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Visible au coin supérieur gauche, l’armature métallique soutient les molettes situées sur le chevalement surmontant le bâtiment de la recette. Ces molettes placées en hauteur permettent de démultiplier la force fournie par la machine d’extraction. La position inclinée de ces armatures permet ainsi d’équilibrer la traction du treuil et le poids des charges suspendues au câble.
L’effet du temps désagrège le toit et des jours se forment progressivement, laissant passer les rayons du soleil.
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Regard filé, à travers une guérite dans une station de métro à l’abandon, un train file dans la nuit. Il peint avec son éclairage une ligne uniforme qui transporte les voyageurs. Ainsi, la station est brièvement illuminée le temps d’un passage. Celle-ci fut fermée au moment de la déclaration de la seconde guerre mondiale, comme tout le réseau, mais ne connut jamais plus un voyageur. On voit les carreaux de faïences où se reflète la lumière faiblarde de la station. La guérite servait pour le chef de station, agent qui autrefois surveillait l’échange voyageur et s’assurait du trafic sur la ligne.
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Visiteur de carrières sous une arche. La consolidation est un épais mur permettant de maintenir les piédroits et le ciel de la galerie. Elle est parfaitement adaptée à la forme donnée à la galerie d’exploitation. La partie voûtée permet le passage des hommes mais aussi des wagonnets chargés sur leur voie de 65cm d’écartement dont il subsiste les marquages de la position des traverses. Le principe de construction de ces murages est analogue dans de nombreuses petites plâtrières artisanales comme celle-ci. Il s’agit d’empilement de blocs souvent issus directement des chantiers de la carrière, ici du gypse, la roche qui donne du plâtre par cuisson. Cet empilement de pierre est ensuite recouvert de plâtre, étayé par un coffrage en bois et étalé par les ouvriers directement à la main. C’est pourquoi on peut remarquer des traces irrégulières et jamais identiques sur ces genres du murage. Dans cette région, seule la seconde masse de gypse fut intensément exploitée, la première étant souvent beaucoup trop dégradée par les eaux souterraines. C’est aussi pour cela qu’on retrouve parfois des fers de lance dans les murages des consolidations: cette couche dure de gypse cristallisé, apparaissant dans les fontis, est impropre à la fabrication du plâtre s’y prête parfaitement.
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Blocs et signatures stagnant dans une ancienne carrière de calcaire. Cependant, toutes ces signatures ne sont pas « d’époque ». Certaines, toutefois, datent de l’exploitation et indiquent les numéros des blocs selon leurs lots (et non la date, car cette carrière fut exploitée vers la fin du XIXe siècle). Les blocs comportent aussi la mention « T et Cie », nom de l’entreprise qui exploitait la petite carrière. Ces blocs avaient certainement un défaut pour avoir été laissés dans les chantiers d’exploitation. Elle fut utilisée par l’armée française durant la première guerre mondiale, au vu de sa position très approchée des lignes de front en certaines dates.
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Ce vestige nous met sur les traces de la grosse caisse. La « Grosse Caisse » est un surnom donné au train des finances reliant autrefois plusieurs stations et le siège de la Régie Autonome des Transports Parisiens, RATP, auparavant CMP, Chemin de fer Métropolitain de Paris. Ce train des finances s’arrêtait alors dans un raccord, où les caisses étaient transbordées sur un quai avant d’être embarquées sur un train à voie étroite circulant dans un petit tunnel reliant le raccordement au siège social. Un célèbre film avec Bourvil retrace le train éponyme, sur une histoire fictive bien sûr, même si l’arrêt du train des finances bien nommé Grosse Caisse eût lieu deux ans plus tard. Depuis, d’importants bouleversements eurent lieu, notamment la reconstruction du bâtiment du siège de la RATP et la construction de la ligne 14. Ainsi, le seul vestige de la voie des finances est ce bout de tunnel bétonné, aboutissant sur un poste d’épuisement au fond. Tamisée par une grille, la lumière du tunnel du raccordement éclaire toujours ces vestiges endormis.
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Comme on le voit avec la présence de meules et de sillons, et de ce tonneau qui contenait de l’eau, le lieu a été réinvesti par les champignonnistes et ce jusque dans les années 70-80.
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Ce « mur arché » est un mur de consolidation en pierres sèches: celles-ci, des moellons calcaires, ne sont pas liées entre elles. Cette ancienne carrière souterraine de calcaire est située sous les terrasses d’un château de la région parisienne. Le mur est épais, car il soutient précisément le mur d’enceinte formant le promontoire. Pour permettre le passage, une jolie arche fut aménagée. On remarquent aussi des trous d’où provient la lumière installée. Ce sont des trous de visées, qui permettaient aux responsables du chantier de vérifier le bon accomplissement de la tâche menée par les ouvriers. Ils pouvaient aussi servir à fixer des échafaudages en bois.
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Double trémie déversoir dans une ancienne carrière d’exploitation du calcaire à destination de la production de ciment. Il s’agit là de la couche géologique de l’oxfordien. Cette carrière très active il y a une centaine d’années était équipée de trémies afin de déverser directement leur contenu dans un véhicule. La particularité de cette mine est de posséder plusieurs trémies doubles, comme celle-ci, permettant d’accroître le rendement. Le dispositif bien que rudimentaire est joliment ouvragé. Plus loin, on perçoit l’instabilité du secteur: des cônes de gravats se sont formés du fait d’effondrements dans les niveaux situés au dessus de cette galerie de roulage.
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Cet oiseau de pierre est une bien curieuse formation. Il s’agit bien d’une concrétion naturelle, au même titre que celles qui se forment par le dépôt de calcite que peut faire l’eau en tombant, se déplaçant, s’évaporant,… Et c’est ce dernier cas qui provoque ces formations, appelées excentriques. C’est en s’évaporant que l’eau chargée de minéraux va déposer un fin film de calcite prenant alors tout un tas de formes évocatrices ou non, se dirigeant de tous côtés. Ici, on jurerait voir un oiseau perché, regardant vers le bas. Il s’agit là de petits objets, de moins de 10cm, la constitution même de ces formations en fait des structures très fragiles.
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Un des bouquetins du Grand Veymont, le toit du massif préalpin du Vercors culminant à plus de 2300 mètres d’altitude.
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La porte qui se dresse ici telle une cage de football se situe au beau milieu d’une vaste salle, dans une ancienne carrière souterraine de pierre à ciment. Cette salle résulte en partie d’un gros éboulement: de nombreux blocs au sol sont tombés de la voûte. Peu perceptible mais existant, nous nous trouvons en fait sur un plan incliné qui donnait autrefois accès à des étages supérieurs, par des passages qui sont aujourd’hui inaccessibles. Cette porte serait alors le support de poulies ou d’un tambour qui devait actionner un treuil pour monter ou descendre des wagonnets. En effet, d’autres arches comme celle-ci, mais effondrées, sont visibles dans la grande salle.
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Voûte et inscription dans une galerie de carrière souterraine de calcaire sous Paris. Situées à un carrefour de galeries dont celle partant à gauche est remblayée, on remarque que ces voûtes reposent sur un front de taille. Une plaque est apposée à ces belles voûtes, et mentionne la présence en surface d’un boulevard ayant changé de nom depuis le percement de cette galerie. Cette galerie de recherche, car creusée directement dans la roche, était destinée à aller trouver d’autres vides de carrières isolés. Ce qui fut le cas d’ailleurs, car quelques mètres après ce carrefour se trouve une série de voûtes en encorbellements. Ce travail fut réalisé par l’Inspection des Carrières en 1811, à cet époque était à sa tête Louis Héricart de Thury, reconnu pour ses remarquables ouvrages souterrains et dont la fameuse signature aux H-T entrelacés est également inscrite.
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Le dico des mines et carrières est conçu pour comprendre quelques 94 termes pouvant revenir souvent dans les pages du site et appartenant au jargon minier et/ou de spéléologie.
A
À l’anglaise: Noms de consolidations effectuées sous forme d’arches, terme générique qui s’emploie dans certaines carrières de l’Ouest parisien.
Aalénien: Etage le plus ancien du Dogger, le Jurassique Moyen. L’Aalénien s’étend de 174 à 170 millions d’années, le Dogger ayant duré environ dix millions d’années supplémentaires. Ce nom provient de la localité allemande d’Aalen, non loin de Stuttgart.
Acétylène: Gaz inflammable, de formule C2H2, couramment utilisé pour l’éclairage en souterrain: il ne produit que très peu de CO2, et peu de fumées lorsqu’il est correctement filtré.
Arceau: Élément cintré, tordu, sous forme d’un arc, destiné à étayer une galerie.
Arche: Consolidation de forme arquée permettant de transmettre les forces de pression, du haut vers les parois latérales.
Atelier: Endroit où les ouvriers travaillent la pierre ou le minerai, pour extraire ou simplement tailler. On parle alors d’atelier d’extraction ou atelier de taille.
B
Berline: Une berline est un chariot, souvent sur rails, qui permet de transporter un chargement de blocs ou de minerai. À la sortie, une berline était vidée en étant renversée par un culbuteur.
Berriasien:Ou calcaires de Berrias, est un étage de roches calcaires du Crétacé, de 145 à 139 Millions d’années, préconisé dans la fabrication du ciment prompt.
Boiser:Installer les boisages, étais en bois qui permettent de soutenir le ciel d’une carrière ou d’une mine. Il s’agit de consolidations temporaires permettant à un ouvrier de circuler ou travailler sous des blocs instables.
Boulonner:Installer des boulons, ces boulons permettent de fixer une paroi qui risque de se déliter, et ainsi de continuer l’extraction.
Bure: Un bure est un puits interne, reliant plusieurs galeries sans arriver au jour.
C
Calcaire: Carbonate de calcium (CaCO3) ou de magnésium (magnésie, MgCO3), c’est une roche sédimentaire qui une fois extraite sert de pierre de taille, matériau de construction, et qui par cuisson peut donner de la chaux ou du ciment.
Calcite: Formation due à la cristallisation du calcaire, qui se dépose sur les parois lors d’un ruissellement d’eau préalablement chargée en calcaire. Lorsque des agglomérats de calcite sont formés, on parle de coulées ou de concrétions: les stalagmites et stalactites en sont un exemple.
Carbure de calcium: Produit industriel présenté sous forme de roche, qui exposé à l’eau, se transforme en gaz acétylène et en chaux vive durant une réaction très énergétique.
Carreau: Le carreau d’une mine (ou d’une carrière) désigne le périmètre sur lequel se trouvent toutes les installations de surface: usines, traitement du minerai, débitage des blocs, stockage du matériel. Par ailleurs, le carreau minier n’a pas donné naissance à l’expression « Rester sur le carreau », qui déjà au XVe siècle désignait une rue pavée.
Carrier: Le carrier est l’ouvrier qui travaille dans les carrières, un mineur travaille dans les mines.
Cavage: Orifice qui permet l’accès à niveau à une carrière ou une mine, à flanc de coteau ou de falaise.
Champignonnière: Lieu de culture des champignons. Il s’agit d’un exemple de réutilisation de certaines mines ou carrières, propice à des cultures n’ayant pas besoin de de lumière mais nécessitant un climat stable, humide et tempéré. Des cavités souterraines servirent aussi d’endivières, betteravières, ou encore de murisseries de pommes de terre, d’oranges ou de bananes… Il existait aussi bien sûr un grand nombre de reconversions en brasseries, car le climat des carrières est fort propice à la fermentation des céréales.
Chargeuse/eur: Engin sur rails ou sur route qui permet d’effectuer le chargement des blocs.
Chevalement: Edifice souvent élevé qui permet de supporter les forces de traction d’un monte-charge, ascenseur ou skip, évoluant dans un puits profond.
Cheviller: Installer des chevillages, il s’agit de boisages maintenus par la pression au ciel des carrières de gypse.
Ciel: Plafond d’une exploitation souterraine, aussi appelé toit. Lorsque le plafond est absent, la carrière ou la mine est exploitée à ciel ouvert (analogie au « toit ouvrant »).
Concrétion: Dépôt de minéraux déposés sur une paroi par l’eau souterraine qui s’en est chargé en traversant les roches.
Confortation: Consolidation souvent maçonnée, permettant le report de forces très importantes ou de stabiliser un éboulement.
Craon: Prononcé « cran », il s’agit de poussières ou débris de pierre. Dans les champignonnières, ce cran était produit à partir de calcaire ou de gypse concassé et entrait dans la composition du terreau de culture des champignons.
Crapaud: Un crapaud est un outil qui était utilisé généralement dans les carrières de calcaire du XIX au début du XXe siècle. Amarré à la paroi calcaire grâce à une chaîne, l’outil permettait de tracter des blocs de pierre de quelques tonnes. Un pignon permettait la réduction du mouvement et par conséquent la démultiplication des forces.
Cuffat: Sorte de tonneau dans lequel les ouvriers montaient pour accéder à un souterrain par un puits.
D
Damier: Organisation de piliers selon des lignes et des colonnes très régulières.
Défermage: Action succédant au souchevage, qui permettait aux carriers de délimiter et découper verticalement des blocs dans la masse.
Défruitement (taux de): Le défruitement s’exprime sous forme d’un taux. C’est un pourcentage indiquant la proportion de matériau extrait par rapport à la proportion disponible sur la même surface d’exploitation.
Dépiler: Faire un dépilage, c’est à dire creuser des galeries parallèles, puis perpendiculaires, formant alors des chambres à piliers, parfois appelés piliers tournés.
Descenderie: Une descenderie est une galerie en pente qui permet de descendre ou monter des ouvriers ou des charges. Cf monterie.
Désordre: Dans le jargon minier, un désordre est un accident occasionné par un effondrement. Il s’agit le plus souvent de dommages collatéraux provoqués par l’instabilité des galeries, des ciels tombés aux fontis parvenant à la surface.
Développement: Distance obtenue lorsque les longueurs de chaque galerie sont ajoutées. Lorsque la carrière est exploitée en dépilage, on comptabilisera plutôt la surface sur laquelle elle est exploitée. On peut s’accorder à dire qu’un hectare (10 000 m²) contient en moyenne 1km de galeries.
Diaclase: Fracture naturelle dans une même strate de roches.
E
Ecaillage: Fracturation d’un pilier en de multiples écailles, cette dégradation provient de fortes pressions des terrains sus-jacents.
Encorbellement: Voûte formée par de multiples saillies d’un mur en porte-à-faux, il s’agit d’un procédé couramment utilisé par l’Inspection des Carrières sous Paris au début du XIXe siècle.
Epure: Croquis à l’échelle d’une maçonnerie ou d’une construction architecturale, effectué directement sur les parois. Par extension peut-être appelé « une épure » tout dessin ancien fait à la mine de plomb ou au noir de fumée sur les parois d’un souterrain.
Evasé: Qui monte en s’évasant, prenant la forme d’un vase… Les piliers d’une carrière de gypse sont souvent évasés pour permettre une meilleure répartition des forces.
Exhaure: Thématique du drainage et de l’évacuation des eaux d’infiltration, ou de la nappe phréatique, rencontrées lors du creusement des galeries souterraines.
Eventail: Disposition des galeries dont les principales s’écartent depuis l’accès, dessinant alors un plan aux allures d’éventail, ou de multiples Y.
F
Fer de lance: Forme de cristallisation du gypse, ces gros cristaux se trouvent fréquemment entre deux masses de roches, et peuvent donc apparaître dans les zones instables.
Fleuret: C’est comme un forêt de perceuse, en beaucoup plus gros. Cet outil s’utilise pour forer les trous dans lesquels sera insérée une charge explosive.
Fontis: Cloche résultant des couches de pierre qui s’effondrent les unes après les autres. Cette cloche peut se stabiliser, ou remonter jusqu’à la surface provoquant alors des dégâts, et bien souvent la formation de cratères ou d’entonnoirs.
Foudroyer: Provoquer par explosion un effondrement ou un affaissement dirigé d’un dépilage, permettant d’éviter les problèmes liés à l’instabilité des terrains après la fin de l’exploitation d’un secteur.
Front de taille: Endroit de la carrière où sont extraits et parfois taillés les blocs de pierre. Il s’agit souvent du fond de l’exploitation.
G
Gypse: Sulfate de calcium doublement hydraté (CaSO4 + 2H2O), cette pierre tendre permet par cuisson à moins de 200°C puis broyage de fabriquer le plâtre.
H
Hague: Mur de pierres sèches construit en carrière pour maintenir les ciels et retenir d’éventuels remblais préalablement déposés.
Hagues et bourrages: Méthode d’exploitation des carrières qui permet d’agrandir le taux de défruitement en remblayant les vides résiduels. Les remblais sont maintenus par des hagues et les ciels par des piliers à bras.
Haveuse: Sorte de grande tronçonneuse permettant de découper aisément les blocs. Cet outil est utilisé depuis les années 1950 dans les mines et les carrières.
I
Inspection des Carrières: Organisme créé sous l’autorité de Louis XVI en 1777 chargé encore aujourd’hui sous le nom d’Inspection Générale des Carrières -IGC- de rechercher, cartographier, consolider, voire combler les vides souterrains anthropiques en région parisienne.
IPN: Poutre en I Profil Normal: il s’agit du nom donné à des poutres métalliques dont la section forme un I (ou un H) qui servirent beaucoup dans les mines et carrières en guise de consolidations.
K
Karst: Structure résultant de l’érosion de roches, il s’agit couramment des vides laissés par l’eau dans des roches solubles comme le calcaire.
L
Lance: La lance de carrier est, au même titre que le pic, un outil métallique de grande longueur. Suspendue à une chaîne, la lance permettait de creuser des saignées dans la roche, grâce à balancier.
Lampe à carbure/acétylène: La lampe à carbure permettait aux carriers et aux spéléologues un éclairage de qualité et facile à obtenir. La carbure de calcium CaC2, roche produite par l’industrie du charbon, est isolé dans une cuve dans laquelle on fait couler de l’eau H2O en goutte-à-goutte. S’en suit la réaction suivante: CaC2 + 2 H2O-> C2H2 + Ca(OH). C2H2 est l’acétylène, un gaz inflammable, qui s’échappe de la réaction. Quand au carbure de calcium, il se transforme alors en chaux aérienne.
M
Marne: En plus d’être un fleuve prenant sa source en Champagne et traversant le département du même nom, une marne est aussi un terme géologique. Il s’agit d’une roche très friable et même souvent molle, qui contient du calcaire et de l’argile dans des proportions similaires.
Masse: S’emploie au sujet d’une épaisseur homogène de roche. Souvent, la roche se trouve sous terre selon plusieurs masses homogènes d’épaisseurs différentes. Elles sont numérotées de la surface vers le fond (1e, 2e, 3e masse, etc…).
Meule: Une meule est un dépôt de compost (mélange de fumier, paille, terre, craon (calcaire concassé), et mycellium) sur laquelle poussait les champignons dans les cultures souterraines. Les meules sont séparées par les sillons, et peuvent exister sous forme de plates-bandes. Dans les années 60, ce mode de culture a disparu au profit des sacs ou des casiers.
Meulière: La meulière est une pierre qui présente un aspect spongieux, de couleur grise ou jaune orangée. Très résistante, et isolante, elle était autrefois utilisée dans la fabrication des meules. Elle fut tout particulièrement utilisé comme matériau de construction de la fin du XIXe siècle à la première moitié du XXe siècle, jusqu’à l’essor des ciments et bétons. Du fait de sa résistance, on la retrouve dans les ouvrages d’art des chemins de fer, les ponts, les tunnels, ou encore les maçonneries de renfort comme les soubassements d’édifices publics, ou encore certaines galeries de l’Inspection Générale des Carrières, et bien entendu dans les façades de nombreux pavillons de banlieue parisienne.
Minette: Nom donné au minerai de fer oolithique rencontré en Lorraine.
Miroir de faille: surface lisse formée par le glissement des strates rocheuses, matérialisant l’emplacement d’une faille.
Molette: Poulie de grand diamètre permettant le renvoi d’un câble, comme on peut trouver au sommet des chevalements.
Monterie: À l’inverse d’une descenderie qui permettait de descendre du personnel et du matériel, la monterie permet exclusivement de monter des blocs.
O
Oolithique: Minéral formé d’oolithes, c’est à dire de grains, dont les plus gros mesurent deux millimètres, ayant la forme d’œufs et dont la coupe met en évidence des lamelles concentriques.
Oxfordien: Étage géologique du Jurassique, qui date d’il y a 157 à 163 millions d’années. Cette roche argilo-calcaire est utilisée dans la fabrication des ciments.
P
Pendage: Degré d’inclinaison d’une couche de roche, et par extension d’une mine ou d’une carrière exploitée dans un étage géologique incliné.
Pente douce: Une pente douce est une rampe, d’une douceur toute relative, permettant l’accès à une excavation par des piétons ou des véhicules. Parfois, ces pentes douces peuvent avoir une inclinaison de 40%.
Pic: Tout comme la lance, c’est un outil de carrier archaïque qui ressemblait à une sorte de pioche et était destiné à entamer la pierre tendre, le souchet, pour ensuite attaquer le défermage à la lance.
Pied: Sol d’une carrière, contraire du ciel. Le pied est aussi parfois appelé « mur ».
Pied d’alouette: Forme de cristallisation du gypse ressemblant à un pied d’alouette.
Pierres sèches: Construction réalisée sans liant (ciment ou chaux). Les pierres sont empilées une à une, l’ouvrage va être rendu stable sous son propre poids.
Pilier à bras: Pilier formé d’un empilement de plusieurs blocs de pierre, montés à la force des bras des ouvriers.
Pilier tourné: Pilier qui résulte d’une masse non exploitée. Autrefois, les ouvriers exploitaient la pierre en tournant autour d’un filon de roche qu’ils abandonnaient pour éviter que la cavité ne s’effondre. Depuis la mécanisation du travail, les piliers tournés résultent d’un dépilage, creusement de galeries parallèles, recoupées ensuite par des transversales.
Plan incliné: Un plan incliné est une galerie ou une voie extérieure qui se présente sous forme de pente, afin de monter ou descendre du personnel, du matériel, ou simplement des blocs ou du minerai.
Plâtrière: Usine chargée de produire le plâtre. La plâtrerie peut désigner le même édifice, mais il s’agit généralement de l’endroit où le plâtre est stocké.
Poinçonnage: Phénomène de dégradation d’une mine ou d’une carrière par enfoncement des piliers dans le sol suite à une très forte pression. Cela se rencontre souvent dans les vides ayant été surexploités, où la couche de roche laissée en pied n’est d’épaisseur suffisante, ou alors quand les piliers laissés sont de trop faible section.
Pince: La pince de carrier, utilisée dans les carrières de pierre de taille, est une longue barre à mine permettant de soulever de gros blocs par un effet de levier.
Porion: Ouvrier contremaître dans les mines du Nord et de l’Est de la France.
Puisard: Puits peu profond destiné à recueillir les eaux d’infiltration qui transitent par des cunettes.
Puissance: Épaisseur de la couche de pierre ou de minerai exploitable.
Puits: Trou vertical pouvant, s’il est remontant de la cavité, assurer l’aérage ou la montée ou descente de matériel, de minerai, de personnel… S’il est descendant, donner l’accès à des niveaux inférieurs, ou simplement servir à puiser ou recueillir de l’eau.
Q
Quinconce: Disposition de piliers ligne par ligne, chaque ligne étant décalée par rapport à la suivante. Dans les exploitations souterraines, ce mode de disposition sert à limiter le nombre de galeries et en conséquence d’obtenir plus de résistance au niveau des carrefours.
R
Ripplemarks: Littéralement marques ondulées, ces formations géologiques sont le témoin du façonnement de roches sédimentaires au fond d’eaux peu profondes, lagons, cours d’eau, estuaires,… Les ripplemarks prennent la forme de stries, évoquant les dessins que l’on retrouve sur le sable à marée basse.
Roulage: Galerie où était roulé le matériau extrait ou le personnel: par des wagons, des chariots, des charrettes, ou autres véhicules. C’est souvent la galerie principale d’une excavation souterraine, qui peut par ailleurs avoir plusieurs roulages.
S
Scrapper: Sorte de pelle mécanique maniée à l’aide d’un câble permettant de faire tomber des blocs en raclant le sol.
Skip: Ascenseur permettant de remonter uniquement le matériau extrait, permettant un transport rapide d’une grande quantité de blocs. On en trouve sur des installations industrielles comme les hauts-fourneaux ou les lavoirs, comme dans les mines.
Souchevage: Attaque du souchet sous forme d’une saignée. Le souchet est une couche du calcaire du bassin parisien. Plus tendre, le souchevage permettait aux carriers de créer un appui de leurs outils (lance, ou pince), afin d’extraire la roche. Il est suivi du défermage.
Soufflage: Phénomène pouvant résulter du poinçonnage, on assiste à une levée du sol provoquée par de fortes pressions provenant des piliers. Cette déformation du sol est aussi appelée « flambage ».
Stériles: Pierres impropres à la construction, il s’agit des matériaux indésirables de la carrière. Comme il n’est pas rentable de sortir les stériles, ceux-ci servent souvent à édifier des consolidations dans les galeries.
T
Traçage: Galerie taillée dans la masse destinée à être recoupée par d’autres galeries perpendiculaires, pour former un dépilage.
Travers-banc: Galerie parcourant transversalement le banc, la couche de roche exploitée. Le travers-banc peut permettre l’entrée dans une cavité, et également la communication entre différents chantiers.
Trémie: Dispositif permettant l’évacuation rapide de blocs grâce à l’effet de la pesanteur terrestre. Des blocs de pierre ou de minerai sont accumulés dans un silo, un ouvrier situé dans la galerie en bas va commander l’ouverture de la trémie correspondante pour charger son véhicule.
V W
Voûte: Ouvrage pouvant être cintré, formant le plafond d’une cavité souterraine. En carrière, la voûte s’appelle aussi le ciel.
Wagonnet: Petit véhicule sur rails permettant de transporter du personnel ou des blocs, ou du minerai. Il en existe plusieurs types: le wagonnet à plateau est conçu pour transporter de gros blocs de pierre un par un, le wagonnet à benne basculante permet de transporter des déblais ou plusieurs blocs avec un déchargement aisé par basculement de la benne. La berline est un élément d’un seul bloc fixé à ses essieux, le déchargement est effectué en la retournant grâce à un culbuteur. Il existe d’autres types de wagonnets dans de nombreuses applications industrielles.
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Un air de grande solitude flotte dans cette pièce. D’un regard nostalgique, un fauteuil détraqué fait face à une fenêtre, unique source de lumière. La totalité de la salle est décrépie, dans un vieux château abandonné depuis quelques dizaines d’années. Un vent invisible repousse les rideaux qui semblent flotter dans les airs…
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Ce poste de redressement permet l’alimentation électrique du métro parisien. Il s’agit là d’un redressement électrique, c’est à dire une transformation d’un courant alternatif en courant continu La nécessité de ce genre d’équipement est due au fait que le métro tourne sous un courant électrique continu, alors que le courant fourni par le réseau de distribution est alternatif, s’inversant 100 fois par seconde. Autrefois, et jusqu’aux années 1960 où sont apparues les diodes de redressement, de complexes machines rotatives appelées statodynes permettaient de générer ce courant continue grâce à des moteurs monophasés entrainant un alternateur. Ces machines nécessitaient donc une place conséquentes, d’où la construction de tels édifices, comme celui-ci, datant des années 1930.
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Un escalier de cavage, aménagé. Cette carrière souterraine de calcaire fut réutilisée par les poilus français, soldats de la première guerre mondiale. Les carrières de cette région servirent d’abri pour les armées, que ce soit pour y installer des casernements, des dortoirs, ou des hôpitaux. À gauche, une inscription indique le nom des officiers et du régiment qui l’occupait. Ce genre d’endroit est fréquemment recouvert de dessins ou bas-reliefs en tous genre, d’autant plus lorsqu’il s’agit de casernements de cette ampleur. Les aménagements ont été réalisés par une association, qui gère les visites de la carrière.
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Le petit frère est un nom personnellement donné ici car cet endroit n’est pas sans rappeler une certaine échelle pétrifiée! On est ici dans le même genre de configuration. Une voie Decauville de 50cm est en effet accoudée à un pilier tourné, taillé à la haveuse. Le coupon de voie fait office d’échelle, pour accéder au bas d’un puits d’aération aménagé dans ce même pilier. Ce puits a servi pour jeter de nombreux déchets divers et variés, qui s’accumulent en bas de l’échelle. La carrière de calcaire, en partie exploitée à la haveuse, fut en exploitation jusque dans les années 1970.
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Constellation de la voûte naturelle d’un scialet, cavité naturelle accessible par des puits verticaux, dans le massif du Vercors. Cette grotte d’origine paragénétique est un important réseau fossile formé bien longtemps avant l’apparition de nos massifs montagneux qui ont alors dévié les cours d’eaux souterrains. Les galeries sont alors souvent recouvertes d’une épaisse couche d’argile déposée par les écoulements d’eau, toujours très lents, selon des cycles d’aggradation et soutirage. Quant aux voûtes, elles présentent des traces d’usure et de concrétions fort anciennes formant ce genre de constellation au ciel. Parfois, comme ici, discrètement, des concrétions plus récentes peuvent se former…
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En suspens au dessus d’un puits, cet ascenseur permettait autrefois de hisser ou descendre des berlines entre deux galeries. Ce puits sous-jacent ne parvient pas au jour, mais mesure une vingtaine de mètres et permet de relier deux couches d’exploitation d’une ancienne mine de fer. Une galerie de roulage permet de contourner le puits sur la gauche, puis continue de l’autre part. Après l’abandon de la mine, des blocs sont tombés dans le puits et sur le cuffat, mais ce dernier tient toujours en équilibre précaire, suspendu à son câble lui même accroché à une poulie.
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Le vieux fontis présent à cet endroit, à la bifurcation de deux galeries, point souvent fragile dans une carrière suite à la grande portée du ciel, s’est développé il y a longtemps. Malgré sa grande ampleur, car presque aussi haut que la galerie elle-même, il a toutefois pu se stabiliser. En effet, aucune pierre n’en est tombé depuis longtemps, car le sol n’est pas recouvert de blocs. La cloche a pu largement se développer, mais pas remonter jusqu’à la surface. Ceux-ci ont certainement dû être éliminés soit lors de l’exploitation de la carrière ou bien durant l’époque de la champignonnière des années 50 jusqu’aux années 1990… Ce genre de fontis stabilisé n’est pas forcément mauvais présage pour l’ancienne carrière mais se doit d’être surveillé. Cette carrière souterraine de calcaire fort ancienne fut exploitée en hagues et bourrages.
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Piliers et passerelle, un pont semble formé par un filon de ce calcaire argileux non exploité, laissé en place, établissant une séparation entre deux niveaux de galeries. Une passerelle métallique permet d’élargir la galerie supérieure, et par là même sécuriser le passage. Cette carrière de pierre à chaux, reconvertie au XXe siècle en champignonnière, se développe sur trois étages différents. La texture cassante de la roche donne un aspect très anguleux et esthétique de ces piliers tournés de section arrondie. Ce pont souterrain résulte d’une masse calcaire laissée lors de l’abattage du plancher séparant les deux niveaux, technique permettant de rentabiliser l’exploitation, augmentant les volumes et par conséquent leur instabilité.
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Etages troglodytes dans une ancienne carrière souterraine de calcaire exploitée en hagues et bourrages. Cette carrière de calcaire fut exploitée selon deux niveaux. Ces deux étages sont régulièrement reliés par toutes sortes d’ouvrages, parfois des trous de communication, des puits, des échelles, des descenderies ou encore des escaliers. Ici, il s’agit de ce genre de communication inter-niveaux. Une petite salle est aménagée, où l’ouvrier pouvait enfin se tenir debout, fait rare dans ces carrières, où la hauteur des galeries n’excède que rarement 1 mètre 20… Un petit escalier est directement taillé dans la pierre, donnant une dimension troglodyte à l’endroit. Il est à noter que cette carrière servit de champignonnière après sont utilisation pour la pierre, jusque dans les années 1930…
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La méduse est une concrétion assez connue des sous-sols parisiens, située au détour d’une galerie consolidée par l’Inspection Générale des Carrières. Ici, ces confortations consistent en de larges piliers maçonnés de section rectangulaire, dont le jalonnement forme une galerie de visite traversant d’anciens vides remblayés. La galerie parvient à un front de taille où l’eau suintant a fini par recouvrir de calcite un bloc de pierre, formant alors cette esthétique méduse. Autrefois, la galerie continuait loin derrière le point de vue, dans d’anciens quartiers exploités en hagues et bourrages au caractère particulièrement aqueux…
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Conditions géologiques
Si une région de France a toujours dominé les chiffres de production du gypse, il s’agit bien du bassin parisien: 68% des carrières s’y trouvent. Le gypse, roche sédimentaire connue sous le nom de sulfate de calcium dihydraté (CaSO4-2H2O), se dissimule sous des buttes témoins, reliefs abondant dans la région. L’immense plateau gypseux s’est formé au cours de l’ère tertiaire, lors de l’Eocène, quelque part entre le Paléocène et l’Oligocène, il y a quelques 33 à 56 millions d’années. Ces dépôts sédimentaires sont plus récents que leurs confrères des Alpes, qui eux seraient arrivés au Trias 200 millions d’années plus tôt. Ce plateau s’est peu à peu érodé avec le vent, la pluie, et les cours d’eau. Certaines parties de ce territoire y ont mieux résisté que d’autres et ont gardé leurs strates et leur altitude originelle. Ce sont ces collines que l’on appelle les buttes témoins où à mi-hauteur se situe la lentille de gypse, roche qui une fois cuite puis broyée donne le plâtre. La persistance de ces buttes est donnée par des matériaux plus résistants, comme souvent dans le bassin parisien la pierre meulière. On connaît bien cette roche siliceuse dans les pavillons de banlieue franciliens, les soubassements de bâtiments publics, ou encore les maçonneries des voies ferrées. Réputée pour sa résistance, elle est en conséquence souvent présente en affleurement, à quelques vingtaines de mètres des bancs gypseux.
Les premières plâtrières s’ouvrent près de Paris, dans les villages de Ménilmontant, Belleville, Montmartre, noms donnés aujourd’hui à ces buttes témoins qui dominent la capitale. Au pied de la butte Montmartre, les charrettes qui entrent dans Paris pour approvisionner les chantiers en plâtre vont progressivement déposer des amas de cette poudre blanche sur leur passage, ce qui donnera son nom à cette porte devenue depuis place, Blanche. Par analogie à la chaux, une poudre blanche mais qui elle est donnée par cuisson du calcaire, une autre butte voisine deviendra Chaumont. L’extraction du gypse, tout autant que celle du calcaire, est ainsi bien ancrée dans l’Histoire de Paris.
Différents orifices de galeries souterraines de carrières de gypse.
Sous ces buttes, le gypse sous forme de roche est formé en plusieurs couches, ou « masses », de puissance plus ou moins grande selon la profondeur. Les couches s’amincissent au fur et à mesure que l’on s’enfonce dans le sol. Les 3e et 4e masses ont été très rarement voire jamais exploitées, car trop profondes et pauvres en matériau. La 1e masse quand à elle, la bien-nommée « haute masse », l’a été systématiquement : parfois affleurant, sinon sous-jacente de quelques dizaines de mètres, elle en atteint régulièrement une vingtaine en épaisseur. L’extraction se fait alors de haut en bas, dans une couche qui est elle-même subdivisée en différentes strates plus ou moins tendres. Entre les deux masses de gypse il peut exister une fine strate de roche, elle ne fut cependant que rarement exploitée, dans certaines exploitations elle était même appelée « le chien ».
Galeries de première et seconde masse de gypse.
Les couches séparatrices comportent fréquemment des cristaux de gypse, appelés pieds d’alouette ou fer de lance. Cette couche peut s’exposer dans les fontis des carrières de seconde masse, zones instables donc qu’il convient de ne pas fréquenter. Certains exploitants ont toutefois exploité cette couche composée de cristaux, pour simplifier l’extraction à travers de grandes galeries…
Différentes sortes de gypse sous forme minérale.
Une pierre complexe
Le problème lié à la friabilité de cette roche a toujours rendu soucieux les exploitants. En premier lieu, pour limiter les forces de portance que le gypse supporte très mal, tout en gardant un taux de défruitement optimal, le choix sera adopter de tailler les galeries en ogive. On obtient des piliers tournés, car les ouvriers tournent autour d’une masse qui ne sera jamais exploitée, qui ont une section plus importante vers le haut, et plus fine vers le bas. On parle alors de piliers évasés. L’autre solution pour limiter la portance est d’éviter les carrefours à quatre branches pour n’avoir que trois galeries aboutissant à un même carrefour. Ainsi, partant de galeries anarchiques, les exploitations auront successivement un plan en éventail, en damier, puis en quinconce.
À l’instar des exploitations de calcaire, les techniques d’exploitation du gypse ont considérablement évolué au cours du temps. Du simple pic de carrier avec les ânes ou les chevaux qui tractent les tombereaux de blocs, l’explosif va faire son apparition sous terre au XIXe siècle avec les wagonnets, berlines et locomotives électriques ou à air comprimé. Des années 1950 jusqu’à nos jours, c’est une mécanisation encore plus intense : les galeries s’agrandissent, les camions et les chargeuses entrent, la haveuse ou la fraise est utilisée, les galeries prennent des apparences minières. Certaines carrières furent même exploitées telles des mines lorraines, par l’emploi de lourds engins et de raclettes ou scrapers. On ne se préoccupe plus beaucoup de l’état des lieux à l’avenir! On taille des galeries, on dépile en creusant des galeries perpendiculaires, puis on foudroie tout un secteur par affaissement dirigé pour stabiliser l’ensemble. Dans certaines carrières situées à l’Ouest de la région, non loin des berges de la Seine, fleuve qui offrait une pratique voie de transport de la pierre, existaient des exploitations qui ont fonctionné dès le XVIIe siècle jusqu’au crépuscule des années 1970. Là, le souci de rentabilité était clair : on disposait d’une puissance de 8 à 15 mètres seulement, il était donc nécessaire d’élargir les galeries en poussant les piliers à un évasement maximal. Parfois, la couche de pied ou de ciel a même été surexploitée ! Les conséquences sont sans appel : les piliers s’écaillent, ou poinçonnent le sol, puis s’effondrent, entrainant encore aujourd’hui d’un coup d’un seul tout un quartier de carrière.
Des carrières fragiles
Car ces carrières de gypse vieillissent en effet très mal. Le gypse se dissolvant dans l’eau à teneur d’un milligramme par litre, il se produit dans certaines carrières un sinistre cercle vicieux. Par l’action de l’humidité, ou d’une exploitation qui fut trop poussée, un pilier se fend puis se rompt. Si les piliers alentours ne résistent pas, c’est un effet domino ou effondrement généralisé. Dans le cas contraire, une cloche de fontis se forme et remonte à la surface, engloutissant au passage des couches d’argile imperméables, permettant à l’eau de s’infiltrer. L’eau crée alors d’immenses lacs dans les vides abandonnés, et ronge alors les piliers qui y baignent, provocant à la longue la rupture de ceux-ci. Ces lacs ont également un effet néfaste sur le visiteur, car la réaction de dissolution du gypse dans l’eau génère du dioxyde de carbone. Un gaz non toxique, mais dont la présence appauvrit la teneur en oxygène. De 21% dans l’air en moyenne, l’O2 chute régulièrement à 12% dans ces espaces, entraînant la mort de l’explorateur le plus intrépide qui parviendrait à s’y introduire. Dans les carrières très exploitées, le ciel pouvant garantir un maintien des roches moins consistantes situées au dessus ou bien le pied ne sont pas d’épaisseur suffisante. On observe dans le premier cas un décollement de plaques, notamment au niveau des carrefours. Lorsque le pied est trop fin, les piliers, lourds, vont percer la couche et s’enfoncer dans les sables sous-jacents, provoquant une remontée des sols dans les galeries, c’est le soufflage, phénomène qui accompagne le poinçonnage. Dans d’autres cas, les piliers s’écaillent sous la pression. Tous ces défauts sont précurseurs d’un effondrement généralisé, disparition instantanée de tout un secteur d’une carrière.
Différents modes d’exploitation du gypse.
Le Gypse de l’Est
D’autres carrières quant à elles, furent exploitées sans le souci de tenue dans le temps. Il est à noter une exploitation de l’Est parisien dont l’exploitant était issu d’une famille de bateliers. Peut-être par souci de rentabilité, ou alors par manque de compétence, les galeries ont été taillées comme s’il s’agissait de carrières de calcaire : des piliers tournés droits, de section presque carrée, dans des galeries larges et hautes. Les accidents y étaient monnaie courante, y compris lors de sa reconversion ultérieure en champignonnière où un pauvre ouvrier s’est vu achevé d’un bloc massif tombé du ciel sans prévenir. À l’inverse, certains exploitants trouvaient peu commode l’exploitation du gypse sur grande hauteur nécessitant étais et chevillages. Certaines carrières seront donc exploitées horizontalement, sous forme de longues galeries à taille humaines. Dans cette région rurale et de plateaux, les besoins locaux étant moindres et les techniques plus artisanales. De plus, les masses profondes étant souvent inondées, c’est la première masse qui fut principalement exploitée. Une épaisseur importante de masse au ciel était alors laissée pour éviter l’emploi d’étais ou de piliers de consolidation. Dans d’autres exploitations tout autant artisanales, le vice sera même poussé à creuser des galeries en hagues et bourrages. Là, le risque est grand car le gypse peu tolérant se brise systématiquement, laissant les marnes sus-jacentes s’engouffrer dans la galerie.
Lors de la seconde guerre mondiale, beaucoup de carrières de gypse servirent à l’abri des habitants des villages alentours. Les villageois y ont laissé de nombreux dessins et inscriptions. Il arrivait que des naissances soient enregistrées dans ces abris.
Carrières de gypse anciennes, souvent instables.
Vestiges de reconversions, champignonnières ou abris
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Confortation, sanguine et mine de plomb au détour d’une galerie souterraine de carrière de calcaire sous Paris. La galerie fut consolidée à la date indiquée par l’Inspection Générale des Carrières, organisme chargé de surveillé, cartographier, et consolider les anciens vides d’exploitations situées dans la région. Chaque ouvrage est numéroté et signalé. À ce titre, ce mur maçonné consolidant une ancienne galerie exploitée en hagues et bourrages est numéroté et daté préalablement à la mine de plomb. Généralement, l’inscription finale est réalisée en gravure puis remplie de noir animal. Ici, c’est une inscription à la sanguine qui fut écrite.
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