Un trou dans la voûte a été pratiqué. Ici, la carrière se développe verticalement, selon plusieurs étages. Ce fond de galerie comporte un réservoir d’eau. L’eau était en effet importante pour la production de craie et les carriers l’utilisaient pour la décantation. La calcite a aujourd’hui entièrement recouvert l’installation. Ce réservoir pouvait d’ailleurs par sa taille recueillir une grande quantité d’eau. Le puits traversant le ciel permet de drainer les eaux d’infiltration dans le réservoir.
Lignes projetées en perspective sur cette taille particulière. Cette carrière de craie a été creusée selon une manière propre à sa région. La craie, matériau très tendre, a pu être découpée progressivement et directement en petits blocs plus ou moins longilignes. Les carriers ont percé les galeries du haut vers le bas, donnant aux galeries ces formes trapézoïdales, mais aussi créant ces esthétiques lignes de fuite. La blancheur de la pierre est telle qu’une seule source de lumière se diffuse dans plusieurs galeries alentours.
Les armatures bétonnées construites dans cette carrière de craie permettent de consolider le sous-sol. En effet, elles compensent la mauvaise tenue des terrains sus-jacents, mais également les autres étages de galeries, situés au-dessus. L’exploitation de la craie dans ces galeries remonte à une époque reculée. L’époque des champignonnières est en revanche bien plus proche de nous. Les champignonnistes avaient alors détourné les sources souterraines grâce à des puits, comme celui situé au sommet de la voûte. Cependant, les armatures semblent inachevées, au vu des fers qui en ressortent.
Les stries sur la paroi d’une carrière souterraine de craie.
Les stries visibles ici ont été pratiquées à même la roche le long de galeries voûtées d’une ancienne carrière souterraine de craie. Cette craie avait de nombreuses utilisations, elle est cependant de nature friable au vu de l’argile qu’elle contient. On est en effet à mi-chemin entre le calcaire et la marne. Afin de renforcer les galeries, les carriers augmentent la surface des piliers en pratiquant ces stries dans les piliers tournés. Du fait encore une fois de la nature de la roche, les galeries sont creusées sous forme de voûtes en ogives.
Les basses voûtes peignées d’un niveau inférieur de carrière de craie.
Ces basses voûtes sont creusées dans la craie dès le début du XIXe siècle. L’ère industrielle, c’est le début de nouveaux matériaux, et surtout de nouvelles méthodes d’extraction avec de nouveaux sites d’exploitation. Ici, pour donner davantage un aspect esthétique qu’une stabilité aux lieux, la paroi était peignée. Dans les niveaux inférieurs, les ciels voûtés plus bas des galeries orthogonales donnent cette impression de régularité. Les puits de communication, et la présence de bancs de silex rompent cette régularité. Des ouvriers ou des visiteurs se sont postérieurement amusés à ajouter leur touche, par des inscriptions au noir de fumée.
Devant les gradins d’une ancienne carrière de craie.
Devant les gradins, on peut alors remarquer le mode d’exploitation particulier de ces carrières de craie. La craie, une forme peu argileuse de calcaire, est présente dans la région avec une très grande puissance. Cela a autorisé les carriers à exploiter des galeries de hauteurs très importante, pouvant dépasser la barre des 20 mètres. Cependant, pour ne pas ruiner à la stabilité de l’ensemble, les galeries prennent des formes ogivales, ou de voûtes arrondies comme ici, formant aux carrefours des croisées d’ogives régulières. Pour exploiter ces galeries, les ouvriers les exploitaient sous forme de gradins. De haut en bas, ils extrayaient la roche, jusqu’à obtenir la hauteur escomptée en avançant progressivement. Pour accéder aux chantiers en hauteur, les ouvriers pouvaient tailler, comme ici, des échelles à même la paroi. Ces échelles, irrégulières et glissantes, présentent un réel danger pour quiconque osant les emprunter.
Contrejour sur un Koppel, un wagonnet de construction allemande de la fin du XIXe siècle. Les wagonnets de ce constructeur sont aisément remarquables grâce à leur châssis large et arrondi, notamment, mais aussi à leurs essieux pleins ajourés par des trous. Ici, ce wagonnet Koppel dépourvu de sa benne stationne dans une carrière de craie, elle aussi facilement remarquable, par sa voûte haute et cintrée. La craie du bassin servit notamment à fabriquer des produits dérivés pour l’industrie chimique ou pharmaceutique. Elle pouvait aussi servir pour évidemment fabriquer les craies d’écriture. Exploitée sur deux niveaux, nous nous situons ici à l’étage inférieur. La galerie constitue un roulage qui aboutissait rapidement sur le carreau. Aujourd’hui, ce wagonnet Koppel reste posé sur la glaise qui se dépose lentement, le long des quelques centaines de mètres de voies sur lesquelles il stationne, vestiges du lourd équipement ferroviaire de cette carrière, qui comptait plus de 40 kilomètres de galeries à la veille de sa fermeture assez récente.
Cocon et bidon dans une carrière souterraine de craie, sous des arches de renfort en béton. Cette ancienne carrière souterraine fut exploitée pour sa craie pour fabriquer, entre autres, des peintures, des cosmétiques et des enduits. Ces carrières de craie sont organisées en galeries voûtées, d’une hauteur variant entre 5 et 20 mètres. Ici, ces voûtes de craie ont été renforcées par une belle couche de béton, offrant une sorte de cocon protecteur. Effectivement, les lieux servirent d’abri aux civils durant la seconde guerre mondiale. Un bidon posé là atteste la présence ancienne de champignonnières, cultures de champignons de Paris, ici faites sous forme de meules dont on peut aussi apercevoir les traces…
Une lumière théâtrale arrive de ce puits remontant, formant un accès à une carrière de craie qui s’étale sur plusieurs niveaux. L’éclairage dans le puits est canalisé vers le bas, donnant une lumière théâtrale, focalisée, sur des déchets en ferraille accumulés au fond. Ce puits a été équipé d’une échelle depuis que l’accès voûté, situé derrière le point de vue, a été muré et bouché. L’orifice en haut du puits quand à lui, est scellé par une plaque en fonte.
D’un bloc, cette structure se détache dans une carrière. Cette carrière de craie est d’un développement relativement important, mais il s’agit surtout des plus grands volumes visibles dans le bassin parisien: en effet, le ciel de carrière atteint fréquemment ici des hauteurs supérieures à 20 mètres! C’est pourquoi lors de la seconde guerre mondiale, l’armée allemande à choisi cette ancienne exploitation de craie pour y installer une usine. Cette usine, construite en béton armée, avec une dalle coulée permettant de résister à tout bombardement, était destinée à produire de l’air liquide pour les moteurs des fameux missiles V2. Fort heureusement, l’organisation fut délogée par les alliés en 1944, et le bâtiment n’a jamais été terminé. Il reste encore dans cette carrière la longue structure haute d’une bonne dizaine de mètres…