Cette chapelle sculptée en l’honneur d’un régiment se trouve légèrement éclairée par la lumière du jour. Non-loin des lignes de combat, c’est là que des soldats venaient se recueillir. Régulièrement, un prêtre se rendait sur place et des messes étaient organisées pour les soldats.
Des jeux de lumière éclairent cet escalier à vis en béton, où autrefois la lumière du jour pouvait occasionnellement percer. Cet escalier a été aménagé au XXe siècle. En effet, dans les années 1920, la priorité était de pouvoir abriter la population civile des bombardements ennemis. C’est dans d’anciennes carrières de calcaire que certains abris ont été aménagés, à l’instar de celui-ci. Aujourd’hui, cet escalier se trouve comblé en son sommet, ce genre d’abri étant devenu obsolète, inutile, et surtout plus entretenu. Cependant, les formes subsistent et sont propices aux raies de lumières.
Les offrandes à la croix démontrent la place importante de la religion ou de la spiritualité dans l’activité militaire. Dans une ancienne carrière souterraine de calcaire, l’armée française s’est réfugiée et a constituée un abri, une caserne, lors de la première guerre mondiale. Si cette carrière fut choisie, ce fut par pur hasard car elle se situait justement sous les lignes françaises. Là, pour célébrer les messes, ou simplement prier avant ou après les combats, rendre les hommages aux camarades morts pour la patrie, les soldats se réunissaient devant ces autels sculptés. Art pariétal non-négligeable et faisant partie de la guerre de 14-18, des cérémonies sont toujours organisées régulièrement dans ces carrières par des associations, d’autant plus dans la période de centenaire de ces combats. Au fond, on aperçoit un lit, sommairement construit en bois et en grillage. Ce sont ces lits qui servaient quotidiennement de couche aux poilus.
IHS est une inscription religieuse signifiant « Iesus Hominum Salvator », « Jésus Sauveur des Hommes ». Elle est apposée ici sur ce qui constituait un autel sculpté dans la paroi d’une ancienne carrière. La carrière souterraine de calcaire fut ici aménagée, comme beaucoup, en abri-caserne pour les besoins de l’armée prussienne durant le conflit de 14-18. Sous les lignes allemandes, donc, on pense aisément que les officiers (car d’autres indices montrent qu’il s’agit de casernements de gradés), venaient prier ici avant ou après les combats. Plusieurs chapelles furent aménagées dans les carrières, ou « creutes », lors de la première guerre mondiale. On en dénombre très peu de si bien conservés, du fait du temps, ou des vandales qui malheureusement s’intéressent à ces lieux pour piller ces sculptures centenaires. De plus, dans un esprit revanchard, des français se rendirent dans des abris allemands uniquement dans le but de détériorer ce qui fut construit par l’ennemi durant ces années sombres. C’est donc ici un témoignage exceptionnel qui s’est offert, mais fut attaqué à une époque puisque cet autel a été restauré « numériquement », sur la photographie. Aujourd’hui, malgré le passé houleux entre France et Allemagne, il n’est pas difficile de concevoir le devoir de mémoire qui s’impose devant ce genre de lieu, ne serait-ce que par respect pour les hommes l’ayant édifié, certainement morts au combat.
Echappatoires indiquées à même la paroi calcaire d’une ancienne carrière, ou creute, utilisée pendant la première guerre mondiale comme refuge pour les poilus. Une des deux indications montre le chemin vers la sortie. L’autre inscription indique la direction des feuillées. Les feuillées désignent simplement les toilettes, qui autrefois étaient munies de vieux journaux. Cette creute fut successivement occupée par l’armée allemande à partir de 1914, puis fut reprise par les français après 1917. Elle servit après-guerre pour la reconstruction, puis fut réutilisée en champignonnière jusqu’à nos jours. Une des inscriptions au premier plan a par ailleurs été remplacée par un tableau de cultures des champignonnières. De grande taille, ce fut un poste d’importance durant le premier conflit mondial.
Dans une carrière de calcaire se présente cette série d’arches maçonnées, avec des pierres et du ciment. Aménagées dans des galeries plutôt basses, ces arches sont des consolidations destinées à accueillir la population civile lors d’alertes. Construites dans les années 1930, elles sont donc incluses dans un programme de défense passive qui envisageait alors l’aménagement de nombreuses carrières de calcaire du secteur en abris. Ces carrières, exploitées au cours du XIXe siècle, ne communiquent dorénavant plus entre elles, celle-ci offre donc un petit développement toutefois diversifié, notamment avec ses enfilades d’arches maçonnées.
Escalier de cavage d’accès à une carrière souterraine de calcaire.
Un escalier de cavage, aménagé. Cette carrière souterraine de calcaire fut réutilisée par les poilus français, soldats de la première guerre mondiale. Les carrières de cette région servirent d’abri pour les armées, que ce soit pour y installer des casernements, des dortoirs, ou des hôpitaux. À gauche, une inscription indique le nom des officiers et du régiment qui l’occupait. Ce genre d’endroit est fréquemment recouvert de dessins ou bas-reliefs en tous genre, d’autant plus lorsqu’il s’agit de casernements de cette ampleur. Les aménagements ont été réalisés par une association, qui gère les visites de la carrière.
Cocon et bidon dans une carrière souterraine de craie, sous des arches de renfort en béton. Cette ancienne carrière souterraine fut exploitée pour sa craie pour fabriquer, entre autres, des peintures, des cosmétiques et des enduits. Ces carrières de craie sont organisées en galeries voûtées, d’une hauteur variant entre 5 et 20 mètres. Ici, ces voûtes de craie ont été renforcées par une belle couche de béton, offrant une sorte de cocon protecteur. Effectivement, les lieux servirent d’abri aux civils durant la seconde guerre mondiale. Un bidon posé là atteste la présence ancienne de champignonnières, cultures de champignons de Paris, ici faites sous forme de meules dont on peut aussi apercevoir les traces…
Blason de la Prusse en bas-relief dans une carrière.
Caché dans une très ancienne chambre d’exploitation, on pourrait s’y méprendre mais ce blason sculpté dans un pilier tourné est bien un drapeau prussien. De noir, blanc et rouge, il orne une cavité souterraine d’extraction du calcaire ayant été reconvertie en abri souterrain pour les soldats lors de la première guerre mondiale. Comme nombre de ses carrières voisines, celle-ci fut réquisitionnée, par les allemands car située de ce côté de la ligne de front, pour être transformée en abri, casernement et poste de commandement. Bien plus tard, cette carrière souterraine de calcaire fut reconvertie en champignonnière, chambres de culture des champignons comestibles.
Les entrées en cavage de cette carrière souterraine ont été convertis en casernement militaire. Cette carrière a en fait servi de refuge aux soldats français de la première guerre mondiale. Les quartiers réservés aux officiers et les postes de commandement recevaient des finitions dignes de ce nom, ainsi que des équipements permettant de dissimuler au mieux ces entrées. Qu’on ne s’y méprenne, derrière l’allure de temple d’une civilisation disparue ne se cache pas un fort, mais bien un accès de carrière!