Sous ses airs d’ancienne gare, se cache une usine électrique.
Le bâtiment rappelle par sa silhouette une ancienne gare qui n’aurai pas vu depuis longtemps les voyageurs. En réalité, c’est une usine électrique qui délivrait de l’énergie pour le fonctionnement d’une ancienne mine. Les architectes de l’époque accordaient une importance dans l’élaboration des bâtiments industriels. Particulièrement sur les installations liées à l’énergie, à l’électricité, une énergie lumineuse, comme si elle devait capter la lumière du soleil pour l’emmener sous la terre…
Il fut un temps pour lequel il est légitime de se poser la question si l’esthétisme n’était pas recherché par les ingénieurs de l’aube du XXe siècle. C’est le cas de l’Allée des Compteurs. Comme une glorification de l’électricité, alors nouvellement produite et maîtrisée, ces tableaux en marbre donnent à l’industrie un caractère raffiné et artistique. C’est un matériau utilisé par la sculpture, intégré aux produits industriels de l’époque: béton et acier. Les pavés de verre de la voûte filtrent la lumière enveloppant cette avenue de la gloire industrielle.
Le palan est la seule machine qu’il reste dans cet univers poussiéreux et bétonné. Plusieurs machines devaient être présentes ici dans la fosse, profonde d’une dizaine de mètres. Ici étaient acheminées des wagonnets provenant des bas fonds d’une mine de fer. Après une remontée de plus de 500 mètres, les véhicules remplis de blocs de minerai pouvaient entrevoir la lumière du jour, filtrée par les fines ouvertures et glorifiée par la poussière ambiante. L’ambiance particulière de cet endroit est donnée par ces parois en béton recouvertes de la poussière brune propre au minerai de fer.
Le monogramme LN, certainement le monogramme de la société qui exploitait l’usine.
Le monogramme visible ici, LN, est moulé dans la rambarde de fer forgé d’un balcon surplombant des machines. Ces statodynes et ces soufflantes font partie d’un complexe sidérurgique abandonné. Les statodynes permettaient de convertir les courants électriques alternatifs en continus. Ces courants continus permettaient alors d’alimenter entre autres les divers moteurs de l’installation, comme ceux des skips, qui versaient automatiquement le minerai dans les fourneaux. Les soufflantes, également alimentées en courant continu, injectaient l’air sous pression nécessaire à la combustion. Le balcon au dessus de ces machines supporte un panneau de contrôle, et arbore le logo de la société qui exploitait cette aciérie.
Carrés ordonnés dans un escalier. C’est une figure géométrique représentée sur un objet tout à fait ordinaire qui est un garde-corps d’escalier… Cet ancien hôpital, ou sanatorium, était lors de sa construction dans les années 30 destiné à soigner les patients atteints de tuberculose. Rénové dans les années 60, il sera plus tard converti en maison de retraite. Ce motif géométrique très années 60 est assez typique de ce genre de bâtiment.
Un air de grande solitude flotte dans cette pièce. D’un regard nostalgique, un fauteuil détraqué fait face à une fenêtre, unique source de lumière. La totalité de la salle est décrépie, dans un vieux château abandonné depuis quelques dizaines d’années. Un vent invisible repousse les rideaux qui semblent flotter dans les airs…
Ce poste de redressement permet l’alimentation électrique du métro parisien. Il s’agit là d’un redressement électrique, c’est à dire une transformation d’un courant alternatif en courant continu La nécessité de ce genre d’équipement est due au fait que le métro tourne sous un courant électrique continu, alors que le courant fourni par le réseau de distribution est alternatif, s’inversant 100 fois par seconde. Autrefois, et jusqu’aux années 1960 où sont apparues les diodes de redressement, de complexes machines rotatives appelées statodynes permettaient de générer ce courant continue grâce à des moteurs monophasés entrainant un alternateur. Ces machines nécessitaient donc une place conséquentes, d’où la construction de tels édifices, comme celui-ci, datant des années 1930.
Une pièce, dans un château inoccupé, en travaux de réfection qui est resté telle quelle. Cette pièce pourtant ouvragée en cloisons peintes, avec ces colonnades sculptées dans le bois, montre une menuiserie précise qui peu à peu se désagrège. En travaux puis abandonné, ou bien suite à la dégradation de l’ensemble, un étai a été placé entre les deux colonnes, établissant une rupture. De colonnes ouvragées, on passe à une pièce de bois brute, qui semble vouloir tenir une poutre tant bien que mal.
Hall d’un vieux manoir, joliment ouvragé car comportant cette belle coursive qui surplombe la pièce entre deux escaliers. La ballustrade est elle aussi ouvragé, le tout allie parfaitement la pierre et les boiseries dans une atmosphère inquiétante de crépuscule automnal.
D’un bloc, cette structure se détache dans une carrière. Cette carrière de craie est d’un développement relativement important, mais il s’agit surtout des plus grands volumes visibles dans le bassin parisien: en effet, le ciel de carrière atteint fréquemment ici des hauteurs supérieures à 20 mètres! C’est pourquoi lors de la seconde guerre mondiale, l’armée allemande à choisi cette ancienne exploitation de craie pour y installer une usine. Cette usine, construite en béton armée, avec une dalle coulée permettant de résister à tout bombardement, était destinée à produire de l’air liquide pour les moteurs des fameux missiles V2. Fort heureusement, l’organisation fut délogée par les alliés en 1944, et le bâtiment n’a jamais été terminé. Il reste encore dans cette carrière la longue structure haute d’une bonne dizaine de mètres…