Cette galerie étayée est un travers banc: elle traverse des couches de pierre impropre à l’exploitation, car ne comportant que peu ou pas de minerai. Le plafond, ou ciel, très fracturé du fait d’un recouvrement encore trop faible, est soutenu par ces étais. Il s’agit en fait de la réutilisation de rails sur lesquels étaient roulées les berlines. Ce réemploi des rails comme consolidations était courant, lorsqu’ils devenaient trop usés, ou lorsque leur type était changé. En effet, lorsque la production d’une mine augmente, des convois plus chargés vont parcourir les voies, il faut alors mettre en place des rails plus résistants, plus lourds, et de plus forte section.
L’utilisation des rails mis au rebut comme consolidation a pour double effet de réutiliser des éléments existants déjà présents dans la mine, et d’avoir un coût très réduit. On remarque que les consolidations sont disposées en cadres sur le même modèle que des consolidations plus anciennes, en bois. Pour caler l’ensemble des cadres, des stériles remplissent les espaces entre les poutres et les parois.
Ces piliers « jumeaux » sont très régulièrement disposés dans une ancienne carrière souterraine de calcaire. De vaste étendue, cette carrière fut en plus exploitée sur différents niveaux. Au fond, le banc séparatif fut lui aussi exploité pour former comme ici de grandes salles avec comme témoignage les traces de coupe des piliers tournés. Au ciel, d’énormes cérithes, fossiles de coquillages, de la taille d’un bras peuvent être aperçus. Ils vivaient dans la mer tropicale qui permit la formation de cet épais banc de calcaire qui fit la prospérité des exploitants. Non des carriers bien sûr, car, il faut le rappeler, ces ouvriers qui étaient à la fois paysans, travaillaient dans de déplorables conditions, et souvent dès l’âge de 8 ans, à l’instar des mineurs.
Une imposante confortation. Dans cette galerie de carrière de gypse, les bancs sont particulièrement faillés. Les carriers ont donc eu la nécessité de construire d’importantes consolidations. Ici, le pilier soutenant les arches, dites « à l’anglaise », le tout maçonné, est une véritable confortation de ce tunnel, qui fut autrefois une voie d’accès vers d’immenses chantiers d’extraction devenus inaccessibles du fait d’effondrements. Dans cette galerie se prolonge une suite d’arches, dessinant les entrailles de ce curieux souterrain.