Chétives, ces allumettes sont des étais de bois qui furent mises en place pour soutenir la lourde dalle de grès recouvrant les bancs de sable. Jadis érodée par l’eau, la grotte s’est peu à peu remplie de sable, qui, en durcissant avec le temps, donne le grès. Le sable est exploité notamment pour la silice, dans le but de fabriquer entre autres du verre, le grès pour la construction et les pavés. Ici, les carriers s’intéressaient à la première. C’est suite à la présence de cette dalle de grès que le sable fut extrait en profondeur. En effet, le mode d’exploitation de cette ressource est généralement à ciel ouvert. De la même manière que les carrières de roches dures, les carrières souterraines de sable sont exploitées en piliers tournés… en sable!
Ces propres étais en bois sont en état merveilleux. Cette mine traversant plusieurs filons très différents possède de nombreuses consolidations. Cependant, du fait de son époque très reculée d’exploitation, la plupart de ces boisages sont en mauvais état. Ceux-ci ont réussi à traverser les épreuves des temps. Les mineurs calaient des poutres horizontales en pression sur les parois latérales, ces poutres sont elles mêmes maintenues par des étais verticaux ou légèrement oblique pour donner stabilité à l’ouvrage. Des hagues en bois sont pratiquées pour caler les stériles et laisser libre le passage.
Ce grand fatras, dans une carrière de gypse, fut causé par divers évènements. Les galeries, hautes à l’origine de près de 20 mètres (la bien nommée « Haute-masse »), sont taillées en trapèzes, conférent aux galeries une relative solidité, le gypse étant sensible aux grandes portées. Pour étayer le tout, des chevillages sont installés au ciel. Ces poutres en bois sont enfoncées à la masse par les ouvriers dans des encoches pratiquées dans la paroi. Par pression, les chevillages maintiennent ensuite toute une charpente, l’ensemble étant maintenu sans clou, ni support métallique. C’est bien plus tard, autour des années 1980, que fut prise la décision de combler en partie la carrière. Des bulldozers repoussèrent des remblais, diminuant la hauteur des vides. Seulement, ces comblements furent inutiles puisque comblant partiellement les vides souterrains. De plus, les travaux ayant causé des vibration et par pourrissement des boisages, des chevillages sont finalement tombés au sol, ne maintenant plus les blocs instables du ciel. C’est ainsi que ces vides livrés à eux-mêmes perdent leur stabilité au cours du temps. Sans grand rapport avec le reste, l’objet métallique ancré dans le pilier gauche est un isolateur: il permet de soutenir une ligne électrique tout en évitant le contact entre les câbles.
Des étais en bois sont encore en place dans une carrière souterraine de calcaire. Ce genre de consolidation est en général temporaire, destinée à soutenir des blocs situés au ciel avant leur découpage à la lance. Cependant, ces étais sont restés en place après la fin de l’exploitation comme carrière souterraine de calcaire, et ont même subsisté à la champignonnière dont l’activité s’est arrêtée dans les années 2000. Ils offrent un paysage de galerie atypique. Les boisages, pas prévus pour durer, sont en général très détériorés en carrière. Ceux-ci sont dans un état remarquable!
Trou et benne basculante de wagonnet enfouie sous le sable de la carrière souterraine. Une érosion de grès s’est formée, puis avec le temps le sable s’y est déposé. Au XIXe siècle, les hommes exploitèrent ce sable pour la fabrication du verre, le grès pour la fabrication des pavés. En retirant ce sable, les formes de l’érosion préhistorique sont redécouvertes. Ici, un trou dans la dalle de grès s’est révélé bien pratique pour déverser le sable du niveau supérieur dans des wagons. Au fond, un ancien chantier présente des boisages hors d’âge.