Double-mur consolidant une des nombreuses galeries instables.
Dans cette ancienne carrière de gypse, la roche est d’une grande instabilité. Comme en témoignent ces consolidations, les carriers rencontraient déjà des fontis: ce double-mur consolide un vieux fontis, et n’a par ailleurs pas permis de stabiliser l’ensemble. En effet, les galeries n’ont pas été taillées de manière trapézoïdale comme dans la plupart des carrières de la région…
Les dessous éventrés de cette carrière de gypse se montrent ici sans concession. La roche, subissant de nombreuses contraintes, vient souvent à céder et donne ce chaotique paysage. L’exploitation, en seconde masse, est assez ancienne et fut menée selon la méthode des hagues et bourrages, avec quelques piliers tournés. C’était sans compter sur l’exploitation postérieure de la première masse, conduite sans le souci du tracé des anciennes galeries sous-jacentes. Sans superposition essentielle des piliers, il arrive souvent que le plancher de la seconde masse se rompe, emportant avec lui les vides de la première. Cela génère d’impressionnants chaos et désordres, pouvant s’étendre en surface.
L’allée des Vieux Bras, c’est un ancien roulage d’une carrière souterraine de gypse. Dans cette exploitation très étendue, plusieurs accès ont existé selon les époques. D’abord, des accès pour le personnel et les convois sur voie ferrée, pour éviter que les roues des chariots ne s’enfoncent dans la glaise, et tractés par des chevaux. Au XXe siècle d’autres accès furent pratiqués, pour des véhicules plus conséquents, sur pneus. Ainsi, comme dans ce cas, certains roulages perdirent leur vocation, oubliés au fond de recoins peu visités. Ainsi, au sein d’une carrière à l’abandon depuis déjà un certain temps, une petite étude archéologique permet de remettre à jour de vestiges que le dernier exploitant pouvait parfaitement ignorer. Comme témoignage de son ancienneté, le sol de la galerie présente des traces de voie ferrée, où les restes de traverses de bois ont donné naissance à diverses moisissures. Les consolidations sont des piliers à bras, peu courants dans le gypse, pierre à plâtre.
Tel une blessure à vif, le cratère témoigne de l’instabilité de cette carrière.
Ce cratère d’effondrement est situé au cœur d’une ancienne carrière de gypse. Contrairement à ce qui a été montré précédemment, nous sommes ici dans une exploitation de gypse très instable et dont témoigne ce désordre. D’abord, les règles de portance des ciels des galeries n’ont pas été respectées: ces dernières sont de grande largeur, et les piliers sont droits tels les piliers tournés des carrières de calcaire. Leur section est en revanche correcte, il ne s’enfoncent en effet pas dans le sol. En revanche, la première masse dans laquelle nous nous trouvons se chevauche avec une seconde masse, située immédiatement en dessous et dont la séparation fut bien trop fine. De plus, les galeries inférieures se trouvent par endroit sous des piliers tournés de la première masse pouvant créer de sérieux chaos dont l’effondrement visible au fond n’est qu’une esquisse. On a rarement de tels vides livrés à eux mêmes, et autant évolutifs…
Piliers rayonnants de lumière dans une carrière de gypse.
Les piliers sous pression de cette carrière sont en voie de destruction. Il s’agit en effet d’une carrière de gypse, et cet endroit en particulier est très ancien et peu stable. On remarque au fond les piliers à bras déjà détruits. Ce mode de consolidation reste rare dans les carrières de gypse, ou en tous cas temporaire, car le gypse est une roche qui n’a que très peu de tolérance vis à vis des contraintes qui peuvent lui être imposées. Cet ancien axe de roulage montre tout de même un bel alignement de ces piliers, dont la lumière s’infiltre et crée d’esthétiques rayons. Le ciel de l’exploitation exerce une pression si forte que certains piliers se rompent. Tout au fond, la galerie n’existe plus.
Niche fendue dans une galerie consolidée d’une carrière de gypse.
Cette niche fendue permettait aux ouvriers de s’y dissimuler lors des passages de wagonnets pour éviter que ceux-ci ne les fauchent. La galerie est consolidée en ciment et permettait la communication entre deux masses d’exploitation. La voie fut déposée, certainement lors de la conversion de l’exploitation en champignonnière. La profondeur importante induit une pression pharaonique des pierres, qui déforment la voûte sur tous ses côtés, donnant un effet de coup de poing dans cette niche. Au fond, à l’orifice supérieur de cette descenderie, la pression est telle que la voûte est déformée.
Dans une carrière de gypse, des piliers à bras de gypse
Ces piliers à bras de gypse restent rares dans cette carrière. En effet, le gypse est une roche très friable. Exploiter une carrière en piliers à bras (car montés à la force des bras) avec du gypse est donc peu recommandé. On voit d’ailleurs que ces piliers et notamment celui du fond résistent très mal aux forces de compression imposées par le ciel massif. Force est par ailleurs de constater les magnifiques traces de sédiments préhistoriques qui ornent ce ciel, on appelle ces traces Ripplemarks.
Cette KZ-6 Renault est une des voitures les plus anciennes que l’on puisse voir abandonnée en carrière. Celle-ci fut « transformée » en pick-up afin de transporter les champignons et de se déplacer dans les galeries les plus basses de cette carrière de gypse. La champignonnière fut abandonnée dans les années 1960, il est fort possible que ce véhicule soit hors-service depuis plus longtemps.
Au cœur d’une vaste exploitation de gypse, pierre à plâtre très utilisée en région parisienne, on peut trouver ce genre d’abri. Il s’agit là d’une construction assez atypique car cet abri, comme le confirme une inscription à l’intérieur, fut édifié en 1870. C’est ici que pouvaient se réfugier des habitants du village tout proche, ou simplement les ouvriers, durant la guerre franco-prussienne. Tout proche d’ici fut aussi installé un four à pain.