De multiples cintres métalliques assurent le maintien d’un travers banc dans cette mine perdue. Située au creux d’une vallée reculée, les paysans mineurs y descendaient pour extraire le charbon sous forme d’anthracite. De ces galeries ne subsistent que quelques rognons d’exploitation et le travers-banc d’accès. Ce dernier se sépare ensuite en plusieurs branches donnant accès aux chantiers. Les cintres, méthode de consolidation fréquemment utilisée dans les mines, sont ici issus de profilés en I ou en U, recourbés à l’aide d’une machine à cintrer. Avant leur mise en place, des lamelles métalliques ont été disposées et calées selon le profil de la galerie.
La plaine fumante illustre un matin d’été dans l’Oisans, vu des hauteurs d’Allemont. Cette vallée humide d’origine lacustre fut d’abord investie par les Allobroges, un peuple d’agriculteurs, profitant des terres fertiles rendues par le retrait progressif du lac. C’est après la venue des romains que de nouvelles richesses inconnues jusqu’alors vont être exploitées. D’abord l’argent, puis l’or, le charbon, le cuivre, ou encore le plomb. Les mines de la région, exploitées jusque dans les années 1950, sont réputées pour les cristaux qu’elles ont pu fournir. Suite à leur exploitation archaïque et parfois anarchique, la majorité des accès à ces vieux réseaux ont disparu à cause de la formation de fontis. Aujourd’hui encore, lorsque le soleil vient leur donner sa lumière, les roches se mettent à arborer leur éclat de toujours.
La recette jour est, dans une mine, le strict opposé de la recette fond. C’est ici que descendait le personnel, les mineurs, et ressortaient les chargements et divers matériels. C’est la recette de surface, percevant donc la lumière du jour. Ici, le terrain a été quelque peu remanié et ce bien avant la fermeture de la mine. Ce puits a en effet servi d’aérage dans un second temps, la dernière recette exploitée était alors située à quelques kilomètres. L’aérage est essentiel dans une mine. Situé au plus loin de l’entrée principale, il permet à l’air de circuler dans toutes les galeries. Un puissant ventilateur permettait cet aérage en extrayant au dehors l’air de la mine, l’air entrant donc naturellement par les autres accès. Il est encore plus important dans une telle exploitation de charbon, fréquemment gazée en CO2.
Visible au coin supérieur gauche, l’armature métallique soutient les molettes situées sur le chevalement surmontant le bâtiment de la recette. Ces molettes placées en hauteur permettent de démultiplier la force fournie par la machine d’extraction. La position inclinée de ces armatures permet ainsi d’équilibrer la traction du treuil et le poids des charges suspendues au câble.
L’effet du temps désagrège le toit et des jours se forment progressivement, laissant passer les rayons du soleil.
Epave de porte dans une galerie de mine de Charbon.
Une épave de porte en bois subsiste dans une galerie. L’abondance de boues métallifères jaune ocre contraste avec la roche bleutée de cette galerie de roulage donnant autrefois accès à une mine de charbon. À de multiples endroits de cette galerie, on retrouve des cloisons constituées par de vieilles portes en bois délabrées.
Le vieux tableau Electrique de la recette d’une mine de charbon.
Le vieux tableau électrique est toujours en place. Cette ancienne recette de mine de charbon garde encore beaucoup de vestiges. Sur un carreau minier, la recette était l’endroit où le minerai remontait au jour, il s’agit des premiers bâtiments traversés lorsque les berlines remontaient au jour, au sommet du puits. Ici, nous sommes précisément dans la machinerie, la salle où trône le treuil permettant de faire monter ou descendre les ascenseurs, ainsi que toutes ses commandes. Ce tableau Electrique permettait la transformation de la haute tension monophasée en une tension continue permettant alors d’alimenter le moteur du treuil, et de nombreuses autres machines et installations.
Désordre ordonné sous les rais de lumière d’un lavoir à charbon.
Un désordre ordonné, des rais de lumière tombent sur un chaos métallique. Pourtant, ce chaos est constitué de pas moins de sept lignes de traitement identiques, destinées à laver, à trier, et charger le charbon. Chaque unité de cette ligne a une fonction bien précise: décantation, centrifugeuse, tamis, crible, norias, tuyauterie, se croisent et se décroisent. Cette usine, une des plus productives de France dans son domaine, était intégralement automatique et rappelle les univers imaginaires industriels.
Dans un immense complexe désaffecté qui autrefois traitait le charbon tout droit sorti de la mine, gît cette guérite de commande complètement empoussiérée et recouverte de débris métalliques divers et variés.
Dans cette vaste usine de traitement du charbon, les époques se côtoient, à chacune sa modernité. Ainsi, les rampes abritant les convoyeurs sont juxtaposées aux anciens bâtiments en briques et chevalements métalliques.