Trop-pas beau, et à double sens. Ce moignon de galerie subsistant est coincé entre deux effondrements massifs des calcaires à ciments. Ces effondrements sont antérieurs au démantèlement de la carrière: en effet, il subsiste un trolley, câble d’alimentation électrique des locomotives. Les machines tiraient des convois de plusieurs wagons sur cette voie étroite. La galerie, qui constituait un roulage, prend une forme d’arc rampant. Cela est dû au miroir de faille présent à droite, mais aussi sans doute à la déformation de la galerie. C’est la pression de la montagne qui a provoqué ce genre de déformation.
Voici un endroit qui donne comme l’impression d’être au Far West… En apparence seulement puisqu’il s’agit bien d’une carrière de gypse. Ici, l’exploitation est ancienne, et les techniques étaient peu avancées. Les consolidations sont presque toutes en bois, et la chambre est taillée en piliers tournés disposés de façon anarchique. Une petite voie ferrée traversait ces travaux, les wagonnets étaient sans doute tirés par un cheval, puisque une écurie se trouve non loin de là. Nous voici au cœur d’une typique exploitation de gypse traditionnelle…
Le wagon barbe-sioux est un terme inventé pour ce très curieux véhicule, rencontré par hasard au détour d’anciennes galeries souterraines. Il s’agit en réalité, comme ses collègues derrière lui, d’un wagonnet plateau, sur lequel est posé un cuffat. Ces cuffats permettaient aux matériaux d’être acheminés par un puits, et cela pouvait même servir au personnel. C’est dire les conditions de travail. Posés sur des wagonnets, ces cuffats pouvaient alors aisément voyager dans les galeries horizontales des carrières. Ici, et sans qu’on ne sache pourquoi, le cuffat fut laissé en place sur son véhicule, lui donnant un faux air de barbecue. Avec le temps et l’humidité, l’ensemble s’est fortement corrodé.
Un serpentin est décrit par cette ancienne voie ferrée, suivant la galerie de roulage. Cette carrière de gypse souterraine fut exploitée selon plusieurs secteurs. Ici, c’est une méthode de galeries filantes qui a été adoptée. Cette exploitation se trouve en seconde masse de gypse. Ainsi, ne pouvant s’étendre en volume, les carriers ont développé leurs galeries en longueur. On obtient ainsi de longs roulages, desservant des chambres d’extraction très éloignées les unes des autres. Cette galerie, de liaison, est ainsi directement taillée dans la masse: elle ne servait qu’au passage des convois chargés, et est dépourvue de consolidations.
La Vieille Porte marque l’entrée d’une ancienne exploitation souterraine de pierre à ciment. Ici, c’est le calcaire berriasien qui était recherché pour ses propriétés argileuses (entre 23 et 24 pour cent d’argile), donnant un ciment prompt de très haute qualité. Il est intéressant de constater que la voûte est constituée de moellons calcaires, liés entre eux par du béton, donnant à l’ensemble une stabilité remarquable, encore et toujours aujourd’hui. Depuis l’abandon de cette carrière souterraine, ce portail métallique joliment ouvragé situé dans la galerie de roulage principale est resté fermé. Au sol, la voie ferrée encastrée dans le béton est toujours apparente.
Comme dans un mille-feuille dans cette ancienne carrière.
C’est un mille-feuille de pierres qui est exhibé par cette galerie. Les strates de gypse ressortent, tout comme les nombreuses plaques qui se sont décollées du ciel, et tombées sur les hagues. Ces hagues sont des accumulations de stériles faites dans les galeries: non rentables, ces stériles ont été laissés sur place du fait de l’accès complexe à ces souterrains autrefois attenants à une plâtrière. Cette galerie servait de roulage, la voie ferrée de 40cm d’écartement et le petit wagonnet en sont les témoins. Au ciel, le mille-feuille présente des ripplemarks, traces de rivières et de lagons préhistoriques peu profonds dans lesquels s’est progressivement formé le gypse saccharoïde, pierre à plâtre.
Une séparation de voies ferrées dans une carrière de ciment.
Un aiguillage fait une séparation dans cette ancienne carrière de pierre à ciment. Ici, au fond de l’exploitation souterraine, des galeries de recherches ont été creusées. Le filon de calcaire oxfordien avait en effet été perdu, c’est pourquoi les carriers ont entrepris, sans succès, le creusement de ces galeries dans le but d’exploiter de nouveau. Depuis l’abandon, la voie ferrée est toujours en place, avec ses deux files de rails et ses traverses en bois. Un aiguillage est resté figé dans le temps au carrefour de ces deux galeries, filant vers le fond.
Ce quai humide permettait autrefois de charger des cuffats, sortes de gros tonneaux chargés de minerai, sur les chariots qui parcouraient cette descenderie. Dans cette ancienne mine de fer, le gisement est penté. Pour le suivre, il était donc nécessaire d’établir plusieurs galeries à différents étages, reliées entre elles par ce genre de plan incliné. Celui-ci est le plus important, il dessert un grand nombre de niveaux d’exploitation jusqu’au fond de la mine. C’est aussi le dernier à être abandonné, comme en témoignent les nombreux vestiges qui le jalonnent. Le pot en fer posé sur le quai servait sans doute aux mineurs à transporter des outils.
La voie du lac longe cet étrange plan d’eau, étendu et profond. Cette eau provient des nappes souterraines. Après arrêt du pompage, à la fin de l’exploitation de cette carrière de gypse, l’eau a pu pénétrer et inonder progressivement les travaux à son gré. La voie de roulage, qui est nivelée tout le long de sa traversée des chantiers, a été miraculeusement épargnée par l’ennoyage. Ainsi, elle émerge hors de l’eau et permet encore de visiter ces quartiers. Il est encore possible de voir l’aspect moderne de ces galeries: des boulonnages, et un câble électrique qui parcourt encore ce roulage…
La plaque tournante de cette ancienne carrière souterraine de calcaire a été utilisée pour le roulage de wagonnets. Un changement de mode logistique est mis en évidence ici. Au lieu d’être chargés directement pour emprunter cette plaque tournante, les tonneaux étaient roulés, pour ensuite monter (ou descendre, selon le sens!), une rampe de chargement ou déchargement des wagonnets. Cette carrière fut convertie il y a longtemps en cave à vins, puis en cave de fermentation de la bière, pour une brasserie d’une marque aujourd’hui disparue… Derrière, les cuves à bière, et les nombreux tonneaux dispersés çà et là, témoignent de ces anciennes réutilisations.