Lorsqu’une carrière est abandonnée, tout se met de travers, surtout lorsque les contraintes sont élevées sur les consolidations humaines. Ce pilier de parpaings édifié au XXe siècle n’a pas tenu sous la pression du ciel, qui a simplement travaillé. En effet, simplement quelques petits blocs sont tombés au sol, et le pilier soutenant l’autre extrémité de la poutre est, quant à lui, totalement à terre. Les plate-bandes réalisées par les champignonnistes, se retrouvent ensevelies. Au fond, le pilier de pierres empilées et enduites de plâtre maintient, tant bien que mal, un ciel fracturé.
Une « poinçonnante »: malgré la belle apparence de cette galerie d’exploitation de carrière de gypse, le sol est soumis à un effet de poinçonnage. Les piliers tournés sont taillés avec la plus grande qualité, la galerie taillée au cordeau. Ces chantiers liés à l’activité d’une plâtrière datent de l’aube du XXe siècle, comme en témoigne l’usage des explosifs, marqué au ciel par de grands impacts sombres. Mais le gisement touche ici à ses limites: les carriers n’avaient à leur disposition que peu de puissance, s’en résultant des galeries assez basses, de l’ordre de trois à quatre mètres de haut, et une optimisation maximale du rendement de production. Au résultat, la masse résiduelle de gypse au sol s’est avérée insuffisante au fil des temps, tout comme la section des piliers au sol, qui commencent à poinçonner le pied de carrière. Ces piliers s’enfoncent alors lentement, engendrant des fractures et un renflement du sol en son milieu.
Quatre bras soutiennent le ciel. Cette ancienne carrière de gypse exploite la seconde masse de roche. Ses galeries sont plutôt basses, et son caractère ancien, rudimentaire, la classe parmi les plâtrières où les consolidations par piliers à bras étaient utilisées. Plus rares dans le gypse que dans le calcaire, les piliers à bras sont censés être provisoires dans les carrières de gypse, soutenant des espaces en attente de remblaiement ou de masse en attente d’exploitation ou de purge. Comme on le sait, après abandon, le provisoire devient définitif. Ainsi, ces grands piliers (plus de 2 mètres) maintiennent à travers les siècles le ciel se fracturant tranquillement… Mais nous ne passons pas sans remarquer, sur ce même ciel, les ripplemarks, traces fossilisées du fond des mers lagunaires dans lesquelles le gypse s’est lentement formé.