Ce mur maçonné fait partie d’une imposante consolidation. Il s’agit d’une suite d’arches situées sous la voie publique. Dans la ville, face aux risques d’effondrement, l’Inspection des Carrières avait pour but de répertorier, cartographier et consolider tous les anciens vides d’exploitation de la pierre calcaire. Cette dernière a connu une extraction du moyen-âge jusqu’au XVIIIe siècle, sans discontinuer, et de manière parfois désordonnée, ou très artisanale. Pour s’orienter dans ces labyrinthes, l’inspection a fait apposer sur les murs et les parois des inscriptions, mentionnant les lieux où conduisent les galeries, ou les voies sous lesquelles on se trouve.
Cet édifice souterrain est un regard d’aqueduc. Il permettait d’aller vérifier le bon écoulement des eaux ainsi que leur qualité. À l’origine, l’eau circulait dans le caniveau central de la galerie, qui traverse cette salle de part en part. Bien plus tard, l’eau fut canalisée dans ce tuyau en fonte, qui parcourt une importante distance de l’aqueduc. Au XIXe siècle, cet aqueduc cessa de fonctionner et fut morcelé en différents tronçons. Certains ensembles remarquables sont tout de même restés en place.
Ce galion surgissant est caché derrière un pilier tourné. Ce pilier a vu sa section élargie par un murage maçonné de moellons taillés de façon très régulière. Cette carrière de calcaire qui servait pour l’extraction d’une pierre de taille de grande qualité, s’est vu, au XXe siècle, reconvertir en vaste entreprise de culture des champignons. Depuis l’abandon de la carrière, les véhicules sont restés sur place, comme ce vieux Galion, qui par malchance, se trouvait là à cette époque…
Entre deux murs imposants en maçonnerie se trouvait autrefois une importante galerie de roulage. Comme on peut le voir par la taille du personnage au milieu, cette galerie est de gabarit très important. En effet, remaniée en partie lors de la seconde guerre mondiale, cette carrière fit partie d’un projet destiné à assembler des missiles sous terre, à l’abri des regards. Pour permettre aux engins d’effectuer leurs manœuvres, il était nécessaire de « rogner » des piliers au niveau des angles, tout en conservant un maintien efficace du ciel, si précieux en carrière souterraine! Cela est d’autant plus vrai que la carrière devait résister aux bombardements extérieurs. Ainsi on été édifiés ces solides renforts maçonnés où bétonnés, à des emplacements initialement sans piliers, pour consolider les carrefours de cette carrière exploitée de façon très orthogonale.
Consolidé par cette imposante arche, le ciel de carrière n’a qu’à bien se tenir! Cette ancienne carrière de calcaire, pierre à bâtir, fut rattrapée par la zone urbaine. Depuis que la ville s’est étendue, des consolidations sous forme d’arches, robustes, ont été édifiées dans les anciens vides d’exploitation. Cependant, les ouvriers ayant entrepris les consolidations avaient le sens de l’esthétisme: même dans une carrière souterraine, où il est peu probable de voir des passants se promener, ces ouvriers ne se sont pas contentés de simples murs. Alors que le passage latéral était tout à fait possible, un passage est ajouté dans le mur. Ces murs ajourés par des arches sont la spécificité de cette ancienne carrière.
La Vieille Porte marque l’entrée d’une ancienne exploitation souterraine de pierre à ciment. Ici, c’est le calcaire berriasien qui était recherché pour ses propriétés argileuses (entre 23 et 24 pour cent d’argile), donnant un ciment prompt de très haute qualité. Il est intéressant de constater que la voûte est constituée de moellons calcaires, liés entre eux par du béton, donnant à l’ensemble une stabilité remarquable, encore et toujours aujourd’hui. Depuis l’abandon de cette carrière souterraine, ce portail métallique joliment ouvragé situé dans la galerie de roulage principale est resté fermé. Au sol, la voie ferrée encastrée dans le béton est toujours apparente.
Ces ailes sont suggérées par les jeux d’ombres et lumières produits par les éclairages ambiants, de ce carrefour de galeries à encorbellements construites sous le mandat d’Héricart de Thury à la tête de l’inspection générale des carrières, sous Paris. Ces maçonneries ont été construites pour délimiter des galeries d’inspection, et par la même consolider les anciennes carrières souterraines de calcaire rencontrées à cet endroit. L’éclairage par le dessous souligne ces encorbellements, et la pierre, enfouie sous terre, à l’abri du soleil et de la pollution, garde à travers les temps sa propreté et sa clarté d’antan.
Ce pilier noir est un pilier à bras en gypse, tout comme la carrière dans laquelle nous circulons. Ce gypse est transformé en plâtre à la sortie de la carrière, les stériles sont empilés, entreposés sous forme de hagues, ou de piliers comme celui-ci. Sans vraiment que l’on sache pourquoi, la galerie et ce pilier sont noircis. Ces dépôts pourraient s’expliquer par le va et vient de locotracteurs diesel lors de l’exploitation de la carrière. Les dimensions de la galerie de roulage visible ici limitent toutefois le gabarit du matériel roulant. Après ce pilier consolidant un carrefour, la galerie est confortée par des murs maçonnés.
Une confortation imposante dans une carrière de gypse
Une confortation imposante dans une carrière de gypse, tenace depuis sa construction en 1855. Si le terme confortation est plus souvent utilisé pour désigner une action qu’en tant que nom, il prend tout son sens dans le jargon minier. Comme mentionné précédemment, le gypse, matériau primordial dans l’élaboration du plâtre, est tendre et ne résiste pas aux grandes portées. Or, aux carrefour de galeries, la question qui se pose est de comment diminuer cette portée en conservant un bon rendement de l’exploitation. Si les procédés de disposition des piliers en quinconces n’étaient pas encore mis en oeuvre, celui des consolidations maçonnées à l’anglaise l’était, lui, abondamment dans ces carrières. Ici, on remarque clairement qu’un fontis a eu le temps de se former. Il fallut alors aux carriers redoubler de prudence, et c’est ainsi qu’ils érigèrent cette série d’arches ainsi que le large pilier sur lequel viennent s’appuyer deux d’entre elles. Pour souligner leur prouesse technique dans cette carrière somme toute ancienne, ils datèrent méticuleusement chacune de ses arches. Ici, 1855 est l’année de leur construction. Au même moment, Haussmann commandait la construction de la place de l’Etoile. Ces grands travaux étaient alors gourmands en matériaux de construction, calcaire pour les pierres de taille, le plâtre pour embellir les façades et les intérieurs par des moulures…
L’étrange pilier est maçonné et consolide le ciel d’une ancienne carrière de gypse. Cette carrière de gypse, postérieurement convertie en champignonnière, est de taille modeste et recèle des consolidations pour le moins atypiques, comme ce pilier. Il est effet étrange d’abord par le fait qu’il est ajouré en son centre: la partie où s’interrompt la maçonnerie est mise en évidence par la lueur de la lampe à carbure située sous le « plafond » alors formé. D’autrepart, le pilier présente une section plus étroite dans sa partie la plus éloignée de la photo. La transition est arrondie et se fait au niveau du jour dans le bas du pilier. Ce genre de consolidation en carrière était souvent sur mesure, et il se peut que ce pilier ait servi à consolider un fontis ou reboucher une cheminée.
Un pilier tourné dans une carrière de gypse. Le secteur possède une faible hauteur d’exploitation. La couche de gypse est en effet amoindrie en ce point, et surtout plus fragile qu’ailleurs. Pour une meilleure tenue, un pilier maçonné en pierre meulière a été ajouté à ce pilier. Il porte la mention 1947, certainement l’année de son édification, c’est-à-dire environ un siècle après l’exploitation de cette partie pour le plâtre dont le gypse était un excellent fournisseur. Ici, il a été recouvert de plâtre avec les ouvriers par leurs mains dont on peut apercevoir les traces. Les consolidations en meulière sont monnaie courante dans la région, en effet d’une part suite à la mauvaise tenue du gypse, c’est d’autre part favorisé par la présence de meulière dans les nombreux affleurements. La meulière est par ailleurs une des couches géologiques ayant permis au cours des temps la préservation des couches gypseuses sous-jacentes, son caractère imperméable aidant, au sein des buttes témoins.
Voûte et inscription dans une galerie de carrière souterraine de calcaire sous Paris. Situées à un carrefour de galeries dont celle partant à gauche est remblayée, on remarque que ces voûtes reposent sur un front de taille. Une plaque est apposée à ces belles voûtes, et mentionne la présence en surface d’un boulevard ayant changé de nom depuis le percement de cette galerie. Cette galerie de recherche, car creusée directement dans la roche, était destinée à aller trouver d’autres vides de carrières isolés. Ce qui fut le cas d’ailleurs, car quelques mètres après ce carrefour se trouve une série de voûtes en encorbellements. Ce travail fut réalisé par l’Inspection des Carrières en 1811, à cet époque était à sa tête Louis Héricart de Thury, reconnu pour ses remarquables ouvrages souterrains et dont la fameuse signature aux H-T entrelacés est également inscrite.
Garnier 1925, inscription sur des arches maçonnées.
Garnier 1925 est une inscription figurant ici sur une arche de consolidation maçonnée en moellons dont la voûte est en briques. Dans cette carrière de calcaire souterraine taillée en galeries rectilignes, certains quartiers sont fragiles: la roche peu profonde est plus attaquée par l’eau que dans des endroits plus lointains dans la carrière. Ces quartiers ont donc bénéficié de plusieurs belles arches telles que celles-ci. L’assemblage de ces différentes arches a visiblement effectué par un architecte ou un ingénieur nommé Garnier, en 1925. La pierre de cette carrière servit à construire de nombreux édifices parisiens de l’époque du baron Haussmann. Les blocs de pierre de taille furent employés, entre autres, dans la construction de l’Opéra de Paris, le palais Garnier…
Chapiteau étrange dans une carrière de gypse. Il s’agit en fait d’une consolidation maçonnée, dont les pierres ont été disposées puis liées par un ciment. Cette consolidation est ancienne: on voit clairement sur le ciment les traces des doigts et des mains des ouvriers qui ont effectué ce travail sans un seul outil, donnant au pilier une texture très irrégulière. Un fait suffisamment rare pour qu’il puisse être observé, ce pilier consolide un fontis. Toutefois, si ce pilier maçonné a certainement plus d’un siècle, le fontis consolidé ici doit être d’autant plus ancien. Plus tard, une champignonnière en activité jusque dans les années 50-60 a nécessité d’enduire les parois de chaux. C’est pourquoi le bas du pilier ressort d’avantage clair que l’autre partie.
Piliers tournés et arche et quinconce, taillés intégralement au pic.
Arche et quinconce dans la disposition des piliers tournés de cette ancienne et très vaste carrière de gypse. Les piliers tournés réguliers sont évasés pour permettre de mieux canaliser les forces de pression s’exerçant du ciel et pour diminuer la portée des mêmes ciels pour obtenir des galeries solides tout en gardant un taux de défruitement suffisamment acceptable. Car les ciels des carrières de gypse, roche cassante donnant le plâtre par cuisson, ont une fâcheuse tendance à se rompre et à se décoller lorsque leur portée est un tant soit peu trop grande. Il en va de même pour les carrefours, dont la disposition en quinconce des piliers permet d’en former de trois galeries au lieu de quatre, diminuant d’autant les forces de pression pouvant s’exercer aux ciels; les carrefours étant souvent les points faibles de ces carrières de gypse. Ici, une arche maçonnée, dite « à l’anglaise » permet de renforcer le dispositif, le carrefour de galeries a alors une bien meilleure tenue.
Consolidation centrale consistant en une maçonnerie évasée.
Cette consolidation centrale coupe la galerie de roulage en deux. Elle consiste en un mur en maçonnerie de pierres, dont la partie haute est évasée. Cette augmentation d’épaisseur permet de créer une voûte dans les deux subdivisions de la galerie. Une niche située au milieu permet à la fois un passage entre les deux couloirs, et une protection du personnel lors du passage des wagonnets. Il est probable au vu de la disposition que le couloir de droite permettait le passage des wagons sur leur voie artisanale de 65cm (deux barres clouées sur des traverses en bois), et le couloir de gauche le passage des carriers. Ces carrières de gypse nécessitaient ce genre de consolidation en raison de la portance très limitée du matériau qui ne tolérait donc pas les galeries larges.
Fourche en Y dans une galerie de carrière souterraine de gypse.
Une fourche en Y dans une galerie de carrière souterraine de gypse. Cette carrière très ancienne, exploitée dès la fin du XVIIIe siècle, avait des caractéristiques très artisanales comme le transport des blocs sur des charrettes tractées par des ânes, d’où elle tire son nom. Ce mode d’exploitation a donné un ensemble de galeries peu organisées. Comme ici, des fourches ayant laissé des piliers tournés très fin ont nécessité l’emploi de grosses consolidations. Ici, cette maçonnerie en Y est formée d’un pilier et de deux arches « à l’anglaise ». L’exploitation de cette carrière a duré près de deux siècles: de nombreux autres quartiers ont été créés en profondeur mais sont désormais séparés de ces galeries suite à de gros éboulements.
Une imposante confortation. Dans cette galerie de carrière de gypse, les bancs sont particulièrement faillés. Les carriers ont donc eu la nécessité de construire d’importantes consolidations. Ici, le pilier soutenant les arches, dites « à l’anglaise », le tout maçonné, est une véritable confortation de ce tunnel, qui fut autrefois une voie d’accès vers d’immenses chantiers d’extraction devenus inaccessibles du fait d’effondrements. Dans cette galerie se prolonge une suite d’arches, dessinant les entrailles de ce curieux souterrain.
Ancienne inscription mentionnant l’abattoir situé autrefois au dessus de ces galeries. On remarque l’ancienne galerie bouchée.
Autrefois plusieurs abattoirs situés aux portes de Paris permettaient à la ville d’être approvisionnée facilement. Avec l’expansion, les conditions de salubrité n’étaient alors plus satisfaites. Dans les carrières souterraines, il reste des vestiges des installations dans les indications des lieux situés en surplomb. Ici se trouvait quelques mètres plus haut l’entrée d’un abattoir. Par ailleurs, on remarque aussi l’ancienne galerie voûtée ayant été comblée.