De multiples cintres métalliques assurent le maintien d’un travers banc dans cette mine perdue. Située au creux d’une vallée reculée, les paysans mineurs y descendaient pour extraire le charbon sous forme d’anthracite. De ces galeries ne subsistent que quelques rognons d’exploitation et le travers-banc d’accès. Ce dernier se sépare ensuite en plusieurs branches donnant accès aux chantiers. Les cintres, méthode de consolidation fréquemment utilisée dans les mines, sont ici issus de profilés en I ou en U, recourbés à l’aide d’une machine à cintrer. Avant leur mise en place, des lamelles métalliques ont été disposées et calées selon le profil de la galerie.
Ces futs débordants ont été abandonnés sur place. Les champignonnières de la région ont laissé derrière elles de nombreux déchets: outre les sacs de culture, il y avait aussi des véhicules, et les bidons d’huiles ou de carburants. Avec le temps, stocké dans un endroit extrêmement humide, ceux-ci se sont remplis d’eau. Chargée de calcite, cette eau la dépose sur les parois des futs. Alors ces futs pétrifiés débordent et la calcite s’étend perpétuellement le long de leurs parois. Ce genre d’objet transformé avec le temps prend une allure de champignon minéral, par la réappropriation du lieu par l’eau.