Voici des hagues de bois. Les hagues, répandues dans les carrières de calcaire, sont des empilements de pierres prenant la forme de murs, destinés à maintenir une galerie en bouchant des travaux épuisés. Ces hagues étaient faites en stériles, des blocs qui ne pouvaient donner de matériau. Ici, des madriers de bois ont été fichés dans les stériles à la manière des colombages médiévaux. Il en résulte une galerie plutôt saine, avec une esthétique particulière. Ces madriers de bois semblent avoir deux missions: ils maintiennent à la fois les remblais et pierres situés derrière la hague, et également les pierres disposées dans la partie supérieure de la hague.
La plaine fumante illustre un matin d’été dans l’Oisans, vu des hauteurs d’Allemont. Cette vallée humide d’origine lacustre fut d’abord investie par les Allobroges, un peuple d’agriculteurs, profitant des terres fertiles rendues par le retrait progressif du lac. C’est après la venue des romains que de nouvelles richesses inconnues jusqu’alors vont être exploitées. D’abord l’argent, puis l’or, le charbon, le cuivre, ou encore le plomb. Les mines de la région, exploitées jusque dans les années 1950, sont réputées pour les cristaux qu’elles ont pu fournir. Suite à leur exploitation archaïque et parfois anarchique, la majorité des accès à ces vieux réseaux ont disparu à cause de la formation de fontis. Aujourd’hui encore, lorsque le soleil vient leur donner sa lumière, les roches se mettent à arborer leur éclat de toujours.