Les porions étaient les contremaîtres mineurs. Ils étaient issus du personnel du fond, et étaient donc souvent proches des ouvriers. Ici, dans ces anciens quartiers, se trouvaient justement les bureaux des porions. La galerie était, comme en attestent les traces au sol, équipée d’une voie ferrée. Les encadrements voûtés étaient occultés par une porte en bois, permettant l’accès aux locaux. En arrière de ces locaux se trouvait une coursive qui permettait au personnel d’effectuer le niveau des lampes à pétrole qui éclairaient les salles.
Voici des hagues de bois. Les hagues, répandues dans les carrières de calcaire, sont des empilements de pierres prenant la forme de murs, destinés à maintenir une galerie en bouchant des travaux épuisés. Ces hagues étaient faites en stériles, des blocs qui ne pouvaient donner de matériau. Ici, des madriers de bois ont été fichés dans les stériles à la manière des colombages médiévaux. Il en résulte une galerie plutôt saine, avec une esthétique particulière. Ces madriers de bois semblent avoir deux missions: ils maintiennent à la fois les remblais et pierres situés derrière la hague, et également les pierres disposées dans la partie supérieure de la hague.
Ce galion surgissant est caché derrière un pilier tourné. Ce pilier a vu sa section élargie par un murage maçonné de moellons taillés de façon très régulière. Cette carrière de calcaire qui servait pour l’extraction d’une pierre de taille de grande qualité, s’est vu, au XXe siècle, reconvertir en vaste entreprise de culture des champignons. Depuis l’abandon de la carrière, les véhicules sont restés sur place, comme ce vieux Galion, qui par malchance, se trouvait là à cette époque…
Consolidé par cette imposante arche, le ciel de carrière n’a qu’à bien se tenir! Cette ancienne carrière de calcaire, pierre à bâtir, fut rattrapée par la zone urbaine. Depuis que la ville s’est étendue, des consolidations sous forme d’arches, robustes, ont été édifiées dans les anciens vides d’exploitation. Cependant, les ouvriers ayant entrepris les consolidations avaient le sens de l’esthétisme: même dans une carrière souterraine, où il est peu probable de voir des passants se promener, ces ouvriers ne se sont pas contentés de simples murs. Alors que le passage latéral était tout à fait possible, un passage est ajouté dans le mur. Ces murs ajourés par des arches sont la spécificité de cette ancienne carrière.
Ces tunnels n’ont d’autre mission que de consolider la galerie tout en laissant un passage pour les convois chargés. Nous sommes dans le roulage d’une ancienne carrière de ciment prompt. Cette roche, le ciment naturel, est composée de calcaire et d’argile, faisant d’elle un matériau instable et très cassant. Pour éviter de déblayer en permanence les galeries de passage, les cimentiers ont donc construit d’imposantes confortations. Ici, une suite de plusieurs murs épouse parfaitement la forme de la galerie, un passage voûté permettait de laisser aisément passer les trains. Ces ouvrages sont entièrement bâtis en béton. On peut discerner les vestige de l’installation électrique du trolley.