Les tailles, marques de pic, ou les inscriptions, sont autant de traces humaines dans les souterrains anthropiques. Dans cette ancienne carrière de gypse, les anciens ont pu apposer des inscriptions et dessins, le plus souvent à la lame de plomb, se rapportant à des personnages célèbres de leur époque, ou des anecdotes concernant leurs collègues ou leur entourage. Ici, parmi elles, se dresse ce qui pourrait être le chat à fourrure d’hermine, Raminagrobis. Cette galerie, taillée intégralement au pic, témoigne du soin porté, durant une époque dans cette région, par les carriers.
Imposant pilier du milieu dans une carrière de gypse.
Cet imposant pilier du milieu est l’archétype du pilier tourné. Les carriers laissaient ces masses de roche inexploitées en tournant autour afin de maintenir le ciel. Dans ces carrières de gypse, on exploitait la roche sur le maximum de hauteur possible, limitée bien sûr par la puissance du gisement. Cette exploitation, artisanale, fut menée au pic. Bien entendu, les carriers utilisaient un explosif pour lever les bancs les plus durs, la poudre noire. De faible puissance, elle avait pour avantage de bien diriger l’explosion et de ne pas fragiliser les précieux bancs destinés à maintenir l’ensemble des galeries.
La 21, c’est dans cette carrière de gypse une galerie de la fin du XIXe siècle, intégralement taillée au pic de carrier. L’inscription à la sanguine indique donc le numéro de cette galerie, la barre tracée quant à elle montre que nous sommes au front de taille. En effet, cela aboutit sur un carrefour à trois branches. L’autre particularité de cette galerie est qu’elle est intégré à des quartiers beaucoup plus modernes, ré-exploités dans les années 20 à 30, aujourd’hui en grande partie inaccessibles. Ces quartiers récents sont en fait un rattrapage d’une exploitation dont l’orifice d’accès est beaucoup plus lointain.
Ces cubes sont des blocs de calcaire taillés de manière très régulière. Ils sont restés dans cette galerie, au fond de la carrière où le chantier était encore en cours. Chaque bloc a son numéro inscrit, correspondant à un ordre ou à une commande. L’aspect de la carrière, taillée au pic, nous apprend qu’il s’agit là d’une exploitation d’avant-guerre. Dans la galerie d’accès, un très important effondrement, quasiment généralisé, a provoqué l’abandon brutal de la carrière par sécurité, laissant alors tous les blocs préparés en place. Il arrive souvent de trouver en carrière des blocs abandonnés, jamais sortis, mais ceux-ci sont d’une exceptionnelle régularité.