Voici des hagues de bois. Les hagues, répandues dans les carrières de calcaire, sont des empilements de pierres prenant la forme de murs, destinés à maintenir une galerie en bouchant des travaux épuisés. Ces hagues étaient faites en stériles, des blocs qui ne pouvaient donner de matériau. Ici, des madriers de bois ont été fichés dans les stériles à la manière des colombages médiévaux. Il en résulte une galerie plutôt saine, avec une esthétique particulière. Ces madriers de bois semblent avoir deux missions: ils maintiennent à la fois les remblais et pierres situés derrière la hague, et également les pierres disposées dans la partie supérieure de la hague.
Deux voûtes maçonnées dans une carrière de calcaire.
Deux voûtes maçonnées dans une carrière souterraine de calcaire. Cette carrière ancienne fut exploitée dès le XIIe siècle par le mode d’exploitation dit des piliers tournés. Les hauteurs d’exploitation, pouvant avoisiner les 5 mètres, furent atténuées par divers périodes de remblaiement lors de la réutilisation des carrières en champignonnières. Plus tard, quand la surface fut urbanisée, ce sont des coulis d’injection qui sont venus petit à petit remblayer voire combler certaines galeries. Au cours du XIXe siècle, les premiers aménagements de surface nécessitèrent la construction de ces arches maçonnées aux endroits où la portée des ciels était trop importante. Discrètement, on remarque sous l’arche du premier plan un puits à eau, en pierres sèches, descendant jusqu’au sol d’origine de la carrière, 2 ou 3 mètres plus bas.
Pierres sèches dans des hagues et des piliers à bras.
Que de pierres sèches dans cette image, montrant une salle aménagée d’une carrière souterraine de calcaire exploitée en hagues et bourrages. Les pierres sèches ne signifient pas dénuées d’eau, mais simplement des constructions dont les roches ne sont pas liées entre elles, par un ciment ou un quelconque liant. Ici, nous sommes dans une carrière de calcaire de la banlieue parisienne, dont le réseau s’est vu enclavé puis considérablement réduit avec le temps suite à de nombreuses campagnes d’injections du fait de divers projets urbains et immobiliers. Cette chambre montre, près d’un front de taille que l’on voit sur la droite, des piliers à bras, car faits de blocs que les carriers montaient de leurs bras, qui sont des consolidations temporaires destinées à soutenir le ciel pendant que l’ouvrier extrait la roche. À gauche, ce sont des hagues, murs de pierre soutenant des remblais qui sont en revanche des consolidations plus durable en lieu et place de vides ayant été exploités. Sur la gauche part une galerie qui traverse cette zone de hagues et bourrages.