Cette galerie étayée est un travers banc: elle traverse des couches de pierre impropre à l’exploitation, car ne comportant que peu ou pas de minerai. Le plafond, ou ciel, très fracturé du fait d’un recouvrement encore trop faible, est soutenu par ces étais. Il s’agit en fait de la réutilisation de rails sur lesquels étaient roulées les berlines. Ce réemploi des rails comme consolidations était courant, lorsqu’ils devenaient trop usés, ou lorsque leur type était changé. En effet, lorsque la production d’une mine augmente, des convois plus chargés vont parcourir les voies, il faut alors mettre en place des rails plus résistants, plus lourds, et de plus forte section.
L’utilisation des rails mis au rebut comme consolidation a pour double effet de réutiliser des éléments existants déjà présents dans la mine, et d’avoir un coût très réduit. On remarque que les consolidations sont disposées en cadres sur le même modèle que des consolidations plus anciennes, en bois. Pour caler l’ensemble des cadres, des stériles remplissent les espaces entre les poutres et les parois.
Château de ciment maçonné, et voûté. Dans les carrières souterraines, on utilise la matière première et les stériles pour édifier les consolidations. Ici, on observe un exemple de ces pratiques. La pierre a ciment a beau être une roche cassante, friable, résistant mal à la pression ou à d’autres contraintes, elle fut utilisée ici brute sans cuisson sous forme de moellons, maçonnés entre eux. Ce genre de construction serait bien sûr inacceptable dans les utilisations habituelles du matériau. Cependant, les consolidations des carrières sont souvent dans ce cas de figure. C’est dire les conditions de travail des ouvriers, évoluant dans une roche de piètre qualité, mais en plus exposés à des ruptures d’ouvrages censés consolider l’ensemble.
Le Choix d’AL est une petite bifurcation typique des carrières de gypse de seconde masse. Une galerie profonde, de faible hauteur, avec un petit mur ouvragé construit avec des stériles liés par du plâtre, déposé à la main des ouvriers. Bien entendu, la voie ferrée de 40cm est présente dans le roulage. Sur le mur, un ouvrier a écrit ses initiales au noir de fumée. À droite, une galerie s’échappe sous un fontis vers une zone cloisonnée. Il s’agissait peut-être d’une poudrière, cependant, le fond est totalement effondré.
Ces carrières de gypse étaient utilisées dans les zones rurales pour sortir des pierres qui, par cuisson, donnaient le plâtre. Le matériau était diffusé de manière locale, pour l’édification des bâtiments.