Ce tunnel fut aménagé dans une carrière souterraine de pierre à ciment du berriasien. Il s’agit d’un travers-banc permettant de rejoindre depuis la surface les tréfonds de la montagne, où se situent les bancs inclinés de cette roche calcaire. Le roulage effectue une courbe permettant de rejoindre l’axe des travaux. Malheureusement, ces travaux sont aujourd’hui en mauvais état: la roche du berriasien est d’une consistance extrêmement cassante. Ainsi, cette galerie consolidée parvient aujourd’hui sur une grande salle en état de chaos évolutif.
Contrejour sur un Koppel, un wagonnet de construction allemande de la fin du XIXe siècle. Les wagonnets de ce constructeur sont aisément remarquables grâce à leur châssis large et arrondi, notamment, mais aussi à leurs essieux pleins ajourés par des trous. Ici, ce wagonnet Koppel dépourvu de sa benne stationne dans une carrière de craie, elle aussi facilement remarquable, par sa voûte haute et cintrée. La craie du bassin servit notamment à fabriquer des produits dérivés pour l’industrie chimique ou pharmaceutique. Elle pouvait aussi servir pour évidemment fabriquer les craies d’écriture. Exploitée sur deux niveaux, nous nous situons ici à l’étage inférieur. La galerie constitue un roulage qui aboutissait rapidement sur le carreau. Aujourd’hui, ce wagonnet Koppel reste posé sur la glaise qui se dépose lentement, le long des quelques centaines de mètres de voies sur lesquelles il stationne, vestiges du lourd équipement ferroviaire de cette carrière, qui comptait plus de 40 kilomètres de galeries à la veille de sa fermeture assez récente.
Regard filé, à travers une guérite dans une station de métro à l’abandon, un train file dans la nuit. Il peint avec son éclairage une ligne uniforme qui transporte les voyageurs. Ainsi, la station est brièvement illuminée le temps d’un passage. Celle-ci fut fermée au moment de la déclaration de la seconde guerre mondiale, comme tout le réseau, mais ne connut jamais plus un voyageur. On voit les carreaux de faïences où se reflète la lumière faiblarde de la station. La guérite servait pour le chef de station, agent qui autrefois surveillait l’échange voyageur et s’assurait du trafic sur la ligne.
Ce vestige nous met sur les traces de la grosse caisse. La « Grosse Caisse » est un surnom donné au train des finances reliant autrefois plusieurs stations et le siège de la Régie Autonome des Transports Parisiens, RATP, auparavant CMP, Chemin de fer Métropolitain de Paris. Ce train des finances s’arrêtait alors dans un raccord, où les caisses étaient transbordées sur un quai avant d’être embarquées sur un train à voie étroite circulant dans un petit tunnel reliant le raccordement au siège social. Un célèbre film avec Bourvil retrace le train éponyme, sur une histoire fictive bien sûr, même si l’arrêt du train des finances bien nommé Grosse Caisse eût lieu deux ans plus tard. Depuis, d’importants bouleversements eurent lieu, notamment la reconstruction du bâtiment du siège de la RATP et la construction de la ligne 14. Ainsi, le seul vestige de la voie des finances est ce bout de tunnel bétonné, aboutissant sur un poste d’épuisement au fond. Tamisée par une grille, la lumière du tunnel du raccordement éclaire toujours ces vestiges endormis.
Passage modifié en 1942, probablement suite à des effondrements.
Le passage visible ici est un tunnel maçonné en ciment et béton permettant de lier deux secteurs d’une ancienne carrière souterraine de gypse. Edifié en 1942, il servit surtout à l’activité des champignonnières, l’exploitation du plâtre ayant ici cessé en 1939. Le tunnel n’a donc aucune vocation ferroviaire. Son existence est justifiée par la présence de nombreux éboulements, fréquents dans le gypse qui est une roche friable. Un étai en bois s’est d’ailleurs détaché du ciel. On voit sur le côté des éléments de voie de 60cm, entreposés là après la fermeture de l’exploitation de pierre.
Grand pilier d’une carrière de marbre avec voies et wagons.
Le grand pilier calcaire au centre de l’image n’est qu’une illusion: les deux grosses galeries qui semblent le contourner en profondeur ne sont pas jointives. Il est traversé par un tunnel qui est probablement une ancienne galerie de jonction. Une voie Decauville de 50cm, souvent double, traverse cette immense salle d’une trentaine de mètres de haut. Cette carrière de calcaire qui servit entre autres pour fabriquer du marbre est unique en son genre pour la dimension pharaonique des galeries. Des wagonnets Decauville et Pétolat sont entreposés et rouillent patiemment sous les multitudes de gouttes d’eau.
La grande voûte formant la galerie d’entrée d’une grotte.
La grande voûte visible ici est naturelle. Ces formes, créée progressivement par l’érosion depuis des millénaires voit parfois passer des trombes d’eau, mais elle est la plupart de temps à sec. Cette vaste galerie de quelques kilomètres constitue l’accès à un important réseau naturel très connu des spéléologues, dans le Sud-Est de la France, aux portes des gorges de l’Ardèche. Au sol, de la terre, de la glaise et du sable sont déposés par le cours d’eau. Une partie touristique a été aménagée dans cette grotte, elle est visitable d’Avril à Novembre.
Le grand roulage d’une carrière souterraine de gypse.
Le grand roulage d’accès ici permettait aux ouvriers d’accéder au chantiers d’exploitation de la carrière de gypse sous-jacente à une plâtrière. De construction ancienne, c’est le premier roulage qui servit dans cette carrière, qui par la suite a connu plusieurs autres galeries d’accès. Celle-ci était donc ferrée, comme en témoignent les traces de traverses au sol ainsi que la niche sur la gauche qui permettait à des ouvriers parcourant la galerie à contresens d’éviter le flux des véhicules sur rails. En revanche, point de machine pour transporter les wagonnets ici. La traction équestre était utilisée pour le roulage des wagons. Plus tard, des machines pénétreront cette carrière par une entrée plus vaste, jusqu’à l’abandon de l’exploitation dans les années 70. Ce roulage est surdimensionné, car il perce la colline sur plusieurs centaines de mètres avant de rencontrer les premiers travaux.
Voie Decauville sous forme de coupons en 60 cm d’écartement.
Voie Decauville sous une voûte de béton. Dans cette carrière souterraine de gypse de seconde masse, des passages consolidés ont été aménagés, comme celui-ci en briques et voûtes de béton, pour éviter des secteurs anciens, très instables ou effondrés. Ce tunnel fut équipé peu avant la fermeture de la carrière de pierre d’une voie Decauville (du nom de constructeur) sous forme de coupons de 3 à 5 mètres et de 60 cm d’écartement. En effet, l’exploitation du gypse s’arrêta ici à la veille de la seconde guerre mondiale, avant de laisser la place aux champignonnistes italiens qui abandonnèrent les lieux dans les années 1980…
Couloir maçonné en ciment dans un roulage d’accès à une plâtrière.
Ce couloir maçonné est située aux prémices des chantiers d’exploitation d’une carrière souterraine de gypse. Dans le roulage d’accès aux chambres d’exploitation sont construits des piliers maçonnés en ciment et en pierres. Ces consolidations permettent une meilleure tenue de la galerie exposée aux nombreux passages et vibrations des chariots sur rails tractés par des chevaux. De hauteur et largeur assez importantes, cette galerie a également nécessité des poutres métalliques. Ces consolidations datant des années 20, ont permis à la galerie de subsister longtemps après la fermeture de la plâtrière.