La course des wagonnets dans l’ancienne carrière de calcaire.
Les wagonnets font la course dans cette ancienne carrière de calcaire. De faible étendue, elle présente encore de nombreux vestiges ferroviaires de son exploitation. La roche était travaillée pour produire, entre autres, de la chaux et du marbre. Abandonnée depuis bien longtemps, elle présente des paysages hors du commun. Cette galerie de roulage en est un exemple, par ses arrêtes saillantes, et son équipement en double voie.
Le wagon barbe-sioux est un terme inventé pour ce très curieux véhicule, rencontré par hasard au détour d’anciennes galeries souterraines. Il s’agit en réalité, comme ses collègues derrière lui, d’un wagonnet plateau, sur lequel est posé un cuffat. Ces cuffats permettaient aux matériaux d’être acheminés par un puits, et cela pouvait même servir au personnel. C’est dire les conditions de travail. Posés sur des wagonnets, ces cuffats pouvaient alors aisément voyager dans les galeries horizontales des carrières. Ici, et sans qu’on ne sache pourquoi, le cuffat fut laissé en place sur son véhicule, lui donnant un faux air de barbecue. Avec le temps et l’humidité, l’ensemble s’est fortement corrodé.
Wagons et calcite se mêlent dans une ancienne mine. Ces wagonnets Decauville, d’écartement de 50cm, ont visiblement été entreposés là avant la fermeture de la mine. Bien souvent, le matériel ferroviaire était ressorti de l’exploitation en fin d’activité, seuls restaient sur place les éléments défaillants, ne pouvant plus resservir. Ici, ils sont en assez grande quantité, en pièces détachés pour certains, complets pour d’autres. Avec le temps, l’eau s’est infiltrée dans les couches marno-calcaires, et a déposé la calcite dont elle était chargée en arrivant dans les vides souterrains. Les coulées de calcite n’ont pas épargné le matériel roulant entreposé là, et, ainsi, ce dernier semble figé dans le sol, comme pétrifié.
Cette vieille remise se trouve dans les secteurs les plus anciens d’une ancienne carrière de pierre à ciments, de calcaires du berriasien. Il s’agit du secteur de l’entrée d’un des roulages. Consolidé en plusieurs endroits tantôt par des pierres maçonnées, tantôt par des voûtes bétonnées, l’endroit est constitué de roches instables, s’agissant du travers-banc. Postérieurement, l’axe de roulage s’est trouvé décalé plus loin, laissant à l’abandon relativement tôt cette partie de l’ancienne carrière. Ce décalage de la galerie principale a été décidé pour suivre le pendage de la roche, mais aussi pour éviter des secteurs d’exploitation s’étant, depuis lors, effondrés.
Une petite file de wagons fossilisés par le temps dans une carrière souterraine. Ces wagons miraculeusement conservés sont des wagonnets plateaux, servant à transporter des objets, des outils, ou des blocs. Leur chassis, en métal et en bois, est extrêmement corrodé et pourri. En effet, le lieu est humide comme en témoignent les boues abondantes au sol mais aussi la ligne de mise en charge de la galerie, présente à la base des piédroits. Cette galerie fut taillée de façon rectiligne à la lance par des techniques de souchevage et défermage. On trouve le sens de creusement de la galerie par les lignes verticales au mur: celles-ci délimitent précisément le défermage, et matérialisent l’avancement de la galerie. Lorsque les carriers attaquaient une nouvelle avancée, il était nécessaire de décaler la lance vers l’intérieur de la galerie pour pouvoir manier l’outil. Plusieurs outils utilisés durant l’exploitation sont d’ailleurs remisés le long des parois. Au ciel, il est intéressant de voir des ripplemarks, les traces fossilisées du fond des mers préhistoriques. Sur un des trois wagonnets est posé un cuffat, il s’agit d’un gros tonneau pouvant transporter des blocs ou du personnel dans le puits d’accès. Posé simplement sur le véhicule, le système permettait aisément de de jongler entre déplacement vertical et horizontal.
En bas du plan incliné d’une ancienne carrière de calcaires de l’étage du berriasien, une voie reste suspendue. Des wagonnets parcouraient en effet ce plan incliné desservant six niveaux d’exploitation suivant le pendage d’environ 25 degrés. Les wagons chargés remontaient à l’aide d’un petit treuil situé au sommet de la pente. Ici, ils étaient orientés via une plaque tournante ou un dérailleur. La galerie où est prise l’image, dont nous voyons les piliers tournés, est un roulage n’aboutissant pas au jour, c’est pourquoi une manœuvre plus complexe était nécessaire. Ces wagons étaient minus de bennes pour transporter des blocs de formes diverses destinés à être cuits pour fabriquer des ciments.
Deux wagons surnommés « Girafe » attendent patiemment sous une trémie, dans le roulage d’une carrière souterraine d’exploitation de calcaires à ciment. Ces wagonnets tombereaux évoluaient sur une voie lourde de 80cm d’écartement. Leur châssis étant construit en bois, il est très rare d’en trouver dans un tel état dans des galeries humides et instables. Celles-ci sont de plus abandonnées depuis les années 1950. Le premier wagonnet est fossilisé, momifié, par la glaise charriée par l’eau coulant de la trémie, déposée sur le wagon. Le surnom « Girafe » donné à ces wagons-tombereaux est donné par la surélévation de la benne, dotée d’une articulation lui permettant de basculer et ainsi décharger les gravats.
Les deux berlines visibles ici semblent être mises au rebut depuis un certain temps. Le roulage de cette vaste carrière souterraine de gypse, roche pouvant donner du plâtre par cuisson, permet d’éviter plusieurs quartiers anciens et a certainement été foncée dans le but d’atteindre directement les quartiers exploités dans les années 20 et 30 puis postérieurement. Les voies ont toutes été déposées, seules restent deux grosses berlines minières ici, témoignant de l’ampleur industrielle de l’exploitation. Elles furent certainement laissées ici en raison de leur faible revient à la ferraille lors de la faillite de l’entreprise exploitante. Ces berlines ont été livrées lors d’un grand programme de mécanisation de la carrière, dans les années 50. La galerie, recouverte de dépôts noirs, atteste du passage répété d’engins thermiques.
De gros wagons de chemin de fer industriel, abandonnés dans cette carrière en voie de disparition sous les effondrements. L’eau charrie des boues qui se déposent et ensevelissent progressivement le train de wagonnets, tandis que les parois s’écaillent et recouvrent le tout. Les volumes sont immenses, cette carrière a été intensément exploitée.
Un ancien atelier de chargement des blocs de pierre calcaire destinés à la fabrication du ciment. Quatre wagonnets sur voie de 50cm attendent un prochain chargement. On peut clairement voir le pendage de la couche de calcaire oxfordien, ici de 25° environ. L’éclairage iridescent est donné grâce à la judicieuse combinaison d’un flash et d’une lampe à acétylène.